Akemi no sekai

Lectures · Films et séries · Mes écrits · Samare · BD · Japonais · Créations artistiques · Bric à brac · Rédaction
À propos
La face cachée de Margo de John Green · Notion de temps en fantasy

L’écriture ou comment se faire siphonner la cervelle ?

Publié le 21/04/2015 dans Rédaction.

Pour cet article, j’ai décidé de laisser tomber les généralités et les conseils. Je vais plutôt vous parler de mon expérience la plus récente en écriture.

Ma situation d’il y a un mois

Comme je le disais dans un précédent article, après avoir terminé mon premier roman L’incroyable aventure de Megumi, que j’ai récemment rebaptisé Megumi - Les Monts Enchantés, je me suis attelée à l’écriture d’une trilogie de fantasy, Samare (le titre est temporaire je pense). Cela fait plus de 2 ans que je travaille dessus. Entre temps, j’ai même écrit Megumi - Le ponson magique, le deuxième tome des aventures de Megumi et de tous ses amis magiques, et Bredebie et compagnie, une nouvelle de fantasy.

Globalement, ces deux séries de romans et la nouvelle appartiennent à la fantasy (vous pouvez vous référer à l’article concernant ce registre ici). C’est ce style de récits que j’aime le plus écrire (et lire, soit dit en passant ^^).

Pourtant, aujourd’hui, je fais de nouveau une pause dans Samare, et cette fois c’est pour écrire une fiction réaliste. Bon, je l’avoue, cette idée ne m’est pas venue toute seule. Je n’avais nullement l’intention de mettre Samare de côté pour écrire autre chose. Ou plutôt si, j’ai deux ou trois idées qui bouillonnent sous mon crâne depuis quelques temps, mais je les ai notées dans un coin pour leur laisser le temps de murir. Ma trilogie de fantasy était ma priorité jusqu’à ce que je découvre un certain concours d’écriture.

Comme c’est souvent le cas dans ce genre d’entreprise, un thème est imposé aux auteurs et des règles strictes doivent être respectées. L’une d’elle est de ne pas fournir de roman de fantasy. Ce fut un coup dur pour moi. J’envisageais même de ne pas participer – rien ne m’y obligeait après tout. Pourtant, je me lance !

Appréhender le concours

Pas de pays imaginaire ici. Aucune créature étrange, nulle magie ou quête chevaleresque. Rien, si ce n’est la vie. Car mon but est là : apprendre à écrire autre chose. Travailler mon style, et ce, en imaginant la vie de mes personnages dans le monde réel que nous connaissons.

Thème du concours, s’inspirer de ça :

Le véritable courage consiste à être courageux précisément quand on ne l’est pas
Citation de Jules Renard

Je n’avais aucune idée de ce que je pourrais écrire, mais je voulais tenter l’expérience. J’ai vu cela comme une opportunité d’évoluer, de passer à un autre niveau dans la réflexion et l’écriture d’une fiction. J’ai donc beaucoup pensé à cette fameuse citation, j’ai essayé de la comprendre. J’ai demandé à mes amis et à ma famille ce qu’ils en pensaient, ce qu’elle signifiait pour eux. J’ai creusé les premiers sentiments que la lecture de cette phrase m’avaient évoqués. J’ai fouinais au fond de mon esprit et de mon cœur. J’ai également passé de longues promenades à soumettre des pistes aussi déprimantes les unes que les autres à mon compagnon et finalement, j’ai trouvé une idée.

L’idée.

Elle n’a rien de spectaculaire. Ce n’est pas la fondation d’une révolution intellectuelle – du moins, je ne le pense pas. Il n’y a rien d’engagé ni de très spirituel là-dedans, mais cette idée est née en moi. Elle m’a permis d’entrevoir la possibilité de raconter une histoire réaliste. Réaliste, pas réelle. Il n’y a rien d’autobiographique dans ce récit (d’ailleurs, c’est interdit par le règlement du concours). C’est pourtant la première fois que lorsque j’écris, j’ai l’impression d’être mon personnage. Peut-être que je ne ressentais pas ça avant parce que je n’arrivais pas vraiment à me projeter dans les univers de fantasy que j’imaginais. C’est sûr, je ne me suis jamais identifiée à Bredebie, la naine velue !

Mon histoire en quelques mots

Après avoir songé à la mort, la guerre et la maladie, ce que les mots de Jules Renard m’avaient spontanément évoqué, j’ai pensé à l’amour.

Comment j’en suis arrivée là ? C’est simple. Ou plutôt, il est simple de le résumer.

Un ami a dit que la citation lui faisait penser que le véritable courage, c’était de se relever et de se surpasser dans les moments difficiles. Ça m’a fait rire. Ma sœur a pourtant suggéré pareil. J’ai alors commencé à me dire qu’il y avait peut-être quelque chose à exploiter là-dedans. Je pense toujours tellement différemment des autres que deux avis similaires si opposés au mien (qui n’était que néant à ce moment-là) ne pouvaient pas être ignorés. J’ai donc cherché ce qui, dans la vie, méritait que l’on se surpasse. Le simple fait de vivre, déjà. Mais pour faire un roman, il fallait plus que ça. L’amour est entré en jeu à ce moment-là. La vie, il arrive qu’on la partage avec quelqu’un que l’on aime. En plus, je ne peux pas m’empêcher d’inclure une histoire sentimentale à l’eau de rose dans tout ce que j’écris. C’est plus fort que moi ! Mon idée a commencé à se tisser autour de ça.

J’ai imaginé un personnage timide, en marge des autres et avec des idées souvent radicalement différentes de la majorité (un peu comme moi) pour créer la base de mon roman. Rencontrer quelqu’un, l’aimer et accepter ses sentiments et le bouleversement de sa vie : le courage. Une forme de courage informulé, inconscient. Mon personnage ne se rend pas compte qu’il est courageux de chambouler toute son existence pour la vivre pleinement, mais il le fait. C’est tout. Le simple fait de vivre est courageux. Après, je ne peux pas écrire un roman uniquement avec ça, alors j’ai imaginé une manière décalée d’introduire l’histoire d’amour. Il y aura un peu de mystère, d’enquête autour de l’identité des personnages. L’incompréhension et les quiproquos vont être de la partie. Un beau méli mélo de sentiments ! Si j’arrive à l’écrire bien sûr 0_o !

L’écriture du roman

Écrire est devenue une activité aussi épuisante que faire du jogging, de la musculation ou des courses au supermarché. C’est mon cerveau qui en prend un coup ! Après chaque moment passé devant mon ordinateur, j’ai l’impression qu’une journée extrêmement intense vient de se produire. Mon travail se déroule assez souvent de la même manière (pour ce roman-ci tout du moins) :

Après avoir zoné pendant une bonne heure, à cliquer n’importe quoi sur le net en réfléchissant vaguement à ce que j’allais écrire ensuite, un déclic se fait. Je retourne dans la peau de Mélanie (c’est mon personnage principal, narratrice de l’histoire) et nous avançons toutes les deux dans son existence. Après plusieurs heures, je n’ai qu’une envie, c’est dormir. Mais j’ai besoin de m’aérer un peu l’esprit, de retourner dans mon monde et de retrouver ma propre vie. Alors je vais me promener avec mon amoureux. Mon cerveau se trouve dans un tel état de tension que j’ai l’impression qu’il se liquéfie; que mon roman l’a siphonné jusqu’à plus soif !

Écrire m’affame également. Je me sens vidée à chaque instant. En plus de penser à ce que j’écris, à la vie de mes personnages, je pense à manger. Je visualise le gâteau qui attend au frigo, je sens l’odeur du chocolat chaud que je n’ai même pas encore préparé. Bref, l’écriture me change en glouton. Je suis de nature gourmande, quoiqu’il arrive, mais me projeter dans la tête de Mélanie et vivre ses aventures à travers elle (en pensées, bien sûr), ne m’arrange pas du tout.

Conclusion

Ce que j’essaie de vous dire, c’est que cette nouvelle expérience d’écriture a aussi changé mon mode de vie, ma perception des choses et des gens. Je découvre le monde en même temps que mon personnage, et cela demande autant d’énergie que de renaitre.