Akemi no sekai

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Errance, court texte

Publié le 26/10/2022 dans Mes écrits.
couverture du livre

Voici un court texte écrit dans le cadre d’un pseudo défi dont je ne suis pas parvenue à respecter les règles; à savoir :

  • écrire 5 pages A5 minimum;
  • sur le thème liant deux mots choisis au hasard, coruscant et champignon.

Une fois n’est pas coutume, l’ambiance et l’image me sont venues d’un rêve effrayant.

Environ deux minutes de lecture.

Errance

Errance, incertitude. Je me perds.

La nuit est noire, le sol est noir, mon cœur est noir. Je ne vois plus d’espoir. J’avance encore, mes jambes me forcent à bouger. Je n’y vois plus. Il n’y a rien au bout du chemin.

Il n’y a plus rien.

J’ignore s’il m’est encore possible d’avancer. L’obscurité m’enveloppe, sans me bercer. Elle m’oppresse, m’étouffe. Lourdes sont ses caresses. Des milliers d’âmes éteintes grouillent tout autour. J’en suis devenue une.

Chute.

Je me relève, cligne des paupières. Y aurait-il comme une lumière ?

Un nouveau souffle gonfle ma poitrine et ventile mon esprit. Il y a quelque chose. Là-bas. Au loin. Devant. Après cet instant. Une suite se profile. Je force mes jambes à bouger.

Corps immobiles, échines courbées et mains oppressives ; je les repousse. La nuit, le sol, mon cœur. Une éclaircie.

Je me fraye un chemin parmi les non vivants, écarte les dernières branches du vivant et m’enfonce dans cette clarté soudaine.

Aveuglement, mirage. Je me retrouve.

Dans le prolongement de la falaise, soufflés par les vents, les monts s’étirent ; verdoyante abondance habillée de brun et d’orangé. Effluves fongiques.

Je m’abîme dans ma contemplation quand tout s’abîme, sans compassion. Une montagne s’ébranle, le sol tremble. La peur s’insinue, mes poumons se compriment. Les pierres roulent, s’éboulent. L’effondrement m’a rattrapée. La fin est arrivée. Mes doigts serrés fourmillent, mon cœur devient fébrile. La roche pourfendue jusqu’à mon côté éclate. Un train aqueux se libère.

Gerbes d’eau m’annoncent qu’il est un voyage à parcourir ; une once de sourire, un avenir. Je monte à bord, m’évapore. Une goutte d’eau dans cet univers, la promesse d’y voir de nouveau clair.