La nuit et le jour

Maintenant qu’il fait tout le temps nuit sur toi de Mathias Malzieu

J’ai commencé à lire ce roman, car le résumé sur la quatrième de couverture me paraissait intéressant. Un homme perd sa mère, il a du mal à faire son deuil et il rencontre un géant qui l’emmène faire un voyage au pays des morts. Cela semble prometteur. D’autant que les avis et commentaires de la maison d’édition et de lecteurs parlent d’un livre pour grands enfants dans la lignée de Tim Burton ou de Lewis Carroll.

J’ai lu les premières pages. C’est à la fois peu et trop. C’est long, décousu, haché, sombre. Ce sont les pensées d’un homme brisé ; c’est dur de lire ce type de pensées. C’est dur de comprendre où il veut en venir avec ses horloges et comment il voit parfois les êtres vivants comme faits d’engrenages. Je suis perdue. J’avais le même sentiment avec La mécanique du cœur, autre roman de Mathias Malzieu dont j’ai vu l’adaptation cinématographique (film d’animation musical) et dans lequel j’avais perçu aussi de la poésie et de la beauté. Ces deux aspects avaient occulté le flou et le sentiment de se perdre. Avec Maintenant qu’il fait tout le temps nuit sur toi, je ne ressens qu’une sorte de frustration parce que je ne parviens pas à accrocher. Même le géant, à la fois intrigant et comique, ne parvient pas à m’accrocher à l’histoire. Dommage.

Cavale ça veut dire s’échapper de Cali

Un autre roman écrit par un chanteur français. C’est une coïncidence. C’est Bruno, 15 ans, qui nous raconte comment il expérimente l’amitié, l’amour, le cœur brisé et la musique avec ses copains.

Une fois encore, le style est particulier, complètement décousu et parfois perché. La grosse différence avec le roman précédent, c’est l’âge du narrateur. Dans Maintenant qu’il fait tout le temps nuit sur toi, j’avais l’impression que le personnage ne s’en sortirait pas, que sa peine allait l’écraser. Ici, Bruno est jeune, fougueux et plein de principes. Il s’inspire d’un héros – un chanteur –, il aime avec ferveur et il est loyal envers ses amis.

Quand il sombre, on espère de tout cœur qu’il remontera la pente et même si ses choix sont parfois étranges et dérangeants, sa façon de s’accrocher à sa moralité et à ses principes nous persuade qu’en fin de compte il va s’en sortir, à sa manière.

J’ai beaucoup apprécié. J’ai ri, j’ai trouvé des moments tristes et j’ai ressenti beaucoup de compassion pour ce personnage. Je n’ai pas trop compris son raisonnement et sa décision finale, mais je suis satisfaite de ce dénouement. En effet, Bruno se relève et avance, à sa façon, et c’est tout ce qui compte. Il s’agit là d’un bon roman, qui se lit bien, malgré le point de vue narratif interne qui nous plonge dans la tête d’un adolescent torturé et rageux des années 80’.