Akemi no sekai

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À propos
Romance, drames, comédies et bestioles · Drama japonais From 5 to 9

💖 La dernière allumette de Marie Vareille

Publié le 31/07/2024 dans Lectures.

Ayant particulièrement apprécié La vie rêvée des chaussettes orphelines et Le syndrome du spaghetti, de Marie Vareille, j’ai eu envie de découvrir son dernier roman, La dernière allumette, sorti en début d’année.

Résumé

Couverture du roman représentant une boîte d'allumettes ouverte.

Abigaëlle nous raconte l’histoire de son frère, Gabriel, qui s’était juré de ne jamais fonder de famille afin d’éviter de faire vivre l’enfer à une femme et des enfants, comme leur père le leur avait fait subir. Pourtant, il vient de rencontrer son âme sœur et ils attendent une fille.

À travers ses journaux d’enfants et ses témoignages, Abigaëlle nous montre comment, chaque jour, Gabriel se bat contre la vie pour garder les traumatismes du passé à distance. 3/4, c’est le nombre d’enfants ayant vécu dans un foyer violent qui reproduisent le même schéma à l’âge adulte. Gabriel ne sera pas comme ça. Mais pourrait-il devenir le quatrième enfant, celui qui s’en sort ?

Mon avis

Une fois de plus, Marie Vareille a produit un chef d’œuvre. Je n’aime pas trop lire des histoires de la vie quotidienne, surtout quand elles sont aussi sordides et bouleversantes. Pourtant, le déroulement de celle-ci, malgré la noirceur, invite à l’espoir.

Le récit à travers les journaux d’Abi est décousu, évolutif, éclairant. L’arborescence qui assaille les pensées de la fillette se déploie sous nos yeux tout au long de la lecture. On perçoit des choses, d’infimes détails, qui se frayent un chemin inconsciemment dans notre compréhension de l’histoire, jusqu’à ce qu’un élément déclencheur vienne tout assembler. Un peu comme les pensées de certains personnages.

Les personnages d’Abi, de Gabriel et de Zoé sont intenses, puissants. On se rend compte, au bout d’un moment, que celui d’Aline aussi l’est. Tellement d’aspects de la personnalité de Gabriel ne collent pas avec ce qu’on lit dans les vieux journaux d’Abi, ou dans sa façon de vivre avec Zoé. Il y a des quiproquos, des soupçons, un refus de croire en sa culpabilité alors que lui-même est rongé par elle. Bref, sans trop en dire ici (car je le relierai sans doute), ce personnage est extraordinairement complexe et profond.

La façon dont le dénouement arrive, les réactions des personnages et la violence du choc que l’on reçoit engendre un déferlement d’émotions. Les pièces du puzzle finissent par toutes s’assembler au moment-même où l’on réalise que l’on avait déjà compris certaines choses que l’on préférait ignorer. Marie Vareille maîtrise à la perfection l’alternance des narrateurs, la distillation des indices et le dosage des rebondissements. La fin est plutôt joyeuse, alors que l’on vient d’assister au détricotage de plusieurs drames. Il y a de la beauté et de l’amour dans la façon dont les personnages se retrouvent, par delà la vie et la mort.


Je continuerai avec plaisir de lire les romans de cette auteure.