Quelques conseils d’un lecteur et d’un auteur pour bien écrire
Je stagne dans l’écriture des Chemins de Samare. C’est simple, j’ai écris le premier jet et je suis incapable de le retravailler pour que le tout ressemble à quelque chose et soit lisible.
Je suis tombée sur une vidéo de Links the Sun qui donnait quelques conseils, en tant que lecteur, pour qu’un livre soit agréable. Et on m’a conseillé une conférence de Bernard Werber qui, en tant qu’auteur, propose des clés pour que le livre soit structuré. Je vais tenter de résumer tout cela ici.
Selon Links
Voici les points clés à déterminer et à soigner avant de démarrer :
- Titre.
- Couverture : écrire une description de ce que sera la couverture pour que le livre attire.
- Résumé.
- Point de vue / ton / registre.
- Schéma de l’histoire : situation initiale qui présente les lieux et personnages, élément perturbateur, péripéties avec introduction et utilisation de tous les éléments jusqu’au climax (sans coïncidence ou « apparition magique »), résolution et conclusion.
- Personnages : nom (en faisant attention à sa signification), caractérisation, moment d’introduction dans l’histoire, défauts, qualités.
- Éléments clés : à quel moment les insérer ? Exposition de l’univers, description simple, insister sur le plus important, effectuer des recherches pour être précis.
- Relecture par l’écrivain : attention aux adverbes, aux verbes faibles, aux dialogues (les relire à voix haute).
- Relecture par des bêta-lecteurs : qui ? Quel est leur avis ? Comment améliorer le livre en en tenant compte ?
Selon Bernard
On retrouve un peu les grandes lignes.
1. Envie d’écrire
Il s’agit de s’exprimer, de trouver son étincelle, de se faire plaisir sans se soucier du jugement et de la publication.
Maîtres mots :
- être honnête avec soi-même sans peur,
- se confronter au roman comme à une personne (lui donner rendez-vous pour s’obliger à écrire, lui rendre des comptes),
- écrire un premier jet authentique qui ne sera pas agréable à lire pour les autres et pas publiable, mais qui sera abouti > histoire terminée.
2. Histoire
Elle peut se baser sur des rêves, sur l’observation du monde, sur l’intérêt que l’on porte aux autres (quel est leur passé ? Qui sont-ils ? Quelles sont leurs faiblesses, leurs talents ? Comment avancent-ils ?)
Maître mot : curiosité.
Utiliser sa boîte à outils d’écrivain : journal de rêves, journal intime, « chutier » (carnet contenant toutes les chutes imaginables, peu importe l’histoire, pourvu qu’elles génèrent de la surprise).
Pour ma part, j’ajouterais aussi le « carnet d’incipits ». Si des phrases d’accroche nous viennent, autant les consigner quelque part au cas où !
3. Structure
C’est le squelette du roman qui fait son originalité.
Plan :
- 1. début, exposition
- 2. intrigue
- 3. chute
1. Description du héros
2. a. Lutte contre l’adversité (+ elle est forte, + le héros est méritant)
2. b. Méchant qui empêche le héros de s’exprimer (ça peut être une personne, une situation, la météo, etc)
2. c. Initiation pour révéler le héros (épreuves qui lui font découvrir une facette de lui-même qu’il ignorait)
2. d. Développement de la tension entre les épreuves jusqu’au climax (épreuve ultime que l’on pense irréalisable)
3. Casser les codes et s’amuser avec pour surprendre le lecteur (utiliser des coups de théâtres, des rebondissements, des plans serrés ou larges, un peu comme au cinéma).
Chaque chapitre doit être comme une nouvelle avec début, développement et fin surprenante qui ouvre sur la suite du roman.
4. Suspense
Gérer la tension en tenant le lecteur en haleine = devoir de surprendre. Il s’agit de créer un manque, du désir, et de ne pas satisfaire le lecteur trop tôt, de libérer les récompenses progressivement. Attention à ne pas se moquer du lecteur non plus !
5. Personnages
Le héros doit être intéressant, présenter un paradoxe (il est l’opposé de ce qu’il présente). Son développement se déroule sur un arc qui suit sa transformation, en fonction des épreuves.
La caractérisation est importante, notamment en ce qui concerne le langage, la manière propre de parler du personnage.
6. Chute
C’est la révélation choc. Elle doit être pensée avant de commencer à écrire. Si elle n’est pas satisfaisante à l’issue du premier jet, tout le livre doit être réécrit depuis le début dans le seul but d’améliorer cette chute.
7. Vie du livre
Dans un premier temps, faire relire le manuscrit par un lecteur référent qui n’a pas peur de donner un réel avis constructif.
Ensuite, envoyer à tous les éditeurs qui publient ce genre de livres.
Attention, la qualité du roman se décide dans les 7 premières pages. Les éditeurs ne lisent pas tous les manuscrits eux-mêmes et souvent, ceux qui lisent ne vont pas à la fin. L’incipit est donc primordial. Soigner la première page, la première ligne, le premier mot !