Akemi no sekai

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Trésor et maquillage, court texte

Publié le 22/05/2015 dans Mes écrits.

Voici un nouvel exercice sur le thème « maquillage et trésor ».

C’est un petit récit amusant auquel je n’ai quasiment pas apporté de corrections. C’est juste comme ça, pour écrire quelque chose quand l’inspiration me manque cruellement pour mes « gros » projets.

Bonne lecture ! Et encore une fois, amusez-vous aussi à écrire de petits textes sur des thèmes donnés !

Environ 5 minutes de lecture.

Trésor et maquillage

J’entre en catimini dans la pièce, regardant à gauche et à droite. Il n’y a personne. Je m’avance précautionneusement jusqu’à la commode et m’active à fouiller dans les tiroirs. Il est forcément quelque part.

Je sors le plan de ma poche et le consulte rapidement tout en écoutant les voix au loin. Ils sont toujours en bas. J’ai encore le temps de chercher. Le plan est concis, mais je suis certaine de ne pas me tromper. Je repère facilement le lit, ainsi que la table de nuit et l’armoire. Mary m’a dit que le trésor se trouvait là, dans cette commode. C’est d’ailleurs celle qui est marquée sur le dessin. À moins que ce ne soit celle située sous la fenêtre.

Je referme le dernier tiroir et me glisse silencieusement jusqu’au second meuble. Le plancher craque sous mes pieds. J’ai l’impression que les conversations lointaines se sont arrêtées. Je me fige dans une posture absolument ridicule jusqu’à ce que maman se remette à rire. Pfiou, fausse alerte. J’entends Mary qui répond à une de ses questions et je soupire de soulagement. Je peux compter sur ma sœur pour faire diversion.

Je recommence le même manège en retournant le contenu des tiroirs. De plus en plus excitée, j’en oublis d’être vigilante et je renverse le vase posé sur le dessus du meuble. Cette fois c’en est fini de moi. Le bruit de la chute a de nouveau attiré l’attention de ma mère qui commence déjà à monter les marches de l’escalier.

— Attends ! entends-je crier Mary. Je n’ai pas terminé ma blague !

— Ça suffit ! rétorque maman. Je ne sais pas ce que tu manigances, mais j’ai comme l’impression que ta sœur n’est pas innocente dans cette histoire.

Le fracas d’une chaise renversée vient ponctuer les pas accélérés dans l’escalier et j’ai tout juste le temps de me glisser entre le mur et la commode avant que maman ne fasse irruption dans la chambre, une Mary hors d’haleine sur les talons. Je m’aperçois avec effroi que j’ai laissé tomber le foulard qui me couvrait la tête !

— Et le gardien crie « Goal » ! conclut ma sœur d’un air soulagé en constatant que je suis hors de vue.

Il s’agit probablement de la fin de sa blague. Maman se tourne vers elle et lui jette un regard soupçonneux suffisamment appuyé pour que j’aie le temps de tendre le bras pour ramasser le foulard.

— Lizzie ! s’écrie maman en ressortant de la chambre.

Et flûte ! Elle va voir si je suis toujours couchée. Je suis censée être punie et je n’ai pas le droit de quitter ma chambre avant demain soir, 19h, pour le souper. Le problème, c’est que mon copain a organisé une fête chez lui ce soir et que si je n’y vais pas, je suis quasiment sûre d’être célibataire demain.

J’ai raconté tout cela à ma petite sœur et elle a promis de m’aider à échapper à la vigilance hors paire de notre mère. Seul petit bémol, il me faut la trousse de maquillage qui m’a été confisquée. Maman l’a caché dans une commode de sa chambre. Mary l’a vue faire. Il ne me reste qu’à retrouver mon précieux trésor, à me faire belle et à sortir en douce. Mais maintenant que je suis coincée contre ce mur, dans la chambre de mes parents, comment vais-je faire pour regagner mon lit ?

Mary me fait signe et pointe un doigt ferme vers la fenêtre. Quoi ? Mais nous sommes à l’étage, je ne peux tout de même pas escalader la corniche pour me glisser par la fenêtre de ma propre chambre avant que ma mère n’ait traversé le couloir.

— Maman, scande tout à coup ma jeune sœur. Je me demandais comment on fait les bébés. Tu peux me le dire ?

C’est efficace. Comme si elle avait lu dans mes pensées, Mary a trouvé les mots juste pour figer notre mère. Elle semble désormais désemparée. Mary n’a que 9 ans ! Avant qu’elle n’ait le temps de se retourner et de me voir sortir de ma cachette, Mary quitte la chambre en trottinant et se plante devant elle dans le couloir. Je n’ai pas le temps de m’attarder pour voir comment ma mère va s’en sortir. J’atteins le rebord de la fenêtre quand je remarque ma trousse à maquillage, reconnaissable entre mille avec ma fée dessinée main dessus. Elle se trouve dans la niche de la table de nuit. Rien à voir avec une commode ! Je m’en empare et ouvre délicatement la fenêtre avant de passer une jambe par-dessus le châssis. Cela va être plus facile que ce que je croyais. Le toit de la véranda, juste en dessous, est suffisamment praticable. Je me déplace avec précaution et finis par rejoindre la fenêtre de ma chambre. Par chance, la soirée est chaude et je l’avais laissée entrouverte.

— Voilà, tu sais tout.

Ma mère ne semble pas fière. Elle se racle maladroitement la gorge avant d’ajouter :

— Lizzie ? Tu dors ?

Elle pousse doucement la porte de ma chambre et j’imagine qu’elle se sent contrariée en me voyant roulée en boule sous ma couette. C’est vrai, il fait chaud, mais si je ne m’étais pas couverte, elle aurait sûrement vu que j’étais essoufflée, totalement vêtue de noir et surtout, elle aurait aperçu ma trousse que je sers entre mes doigts comme un trésor.

Je l’entends quitter la chambre et redescendre l’escalier. Après plusieurs minutes de silence durant lesquelles je n’ai pas bougé, au cas où, je soulève enfin la couette qui m’étouffe. La porte de ma chambre s’ouvre de nouveau et Mary s’assoit à côté de moi sur le lit.

— Alors, tu l’as trouvée ?

— Oui.

— Super, maintenant tu peux me montrer comment on se maquille !

Mary avait donc un but bien précis en tête, elle ne m’a pas aidée gratuitement. Un vrai pirate !