Akemi no sekai

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Faire publier son roman à compte d’auteur · Réflexions sur Samare 4/5 - Les personnages secondaires (suite)

Réflexions sur Samare 5/5

Publié le 25/04/2016 dans Samare.

Un monde idéal, oui, mais pour qui ? Il est temps de réfléchir à l’identité de Samare. Comment cette cité peut-elle être perçue comme un el dorado pour certains et comme une menace pour d’autres ? Pourquoi ses habitants sont-ils heureux de vivre différemment des autres citadins ? Quels sont les règles et les principes des samarins ?

Pourquoi je ne veux pas parler d’utopie ?

Je préfère éviter d’employer le terme d’utopie pour définir mon histoire, car je crois qu’il a une connotation trop péjorative. En effet, l’utopie peut tout aussi bien renvoyer à la notion de monde idéal que de rêve irréalisable.

Mon but avec Samare est que le lecteur referme le livre en se disant : « Oui, nous pouvons encore agir pour améliorer notre quotidien, nos vies et le monde dans lequel nous évoluons ». S’il pense que le mode de vie décrit dans mon histoire n’est qu’affabulation et qu’il ne s’applique qu’à un monde imaginaire complètement déconnecté de notre réalité, le lecteur ne réfléchira pas à une adaptation possible de certains principes à notre monde. Pour éviter cela, Samare restera donc accrochée à des éléments du réel, même si l’histoire se déroulera dans un univers fictif. Des repères seront présents pour connecter la pensée du lecteur à son quotidien, tout en lui permettant de passer un bon moment d’évasion durant sa lecture (quête des ressources énergétiques, utilisation d’appareils électroniques parfaitement futiles, obéissance à des lois arbitraires, présence d’une police pour veiller à l’application des lois et non à la sécurité des gens, etc).

Si je m’en sors bien, à la fin, mon lecteur se posera des questions qu’il ne s’était encore jamais posées, il réfléchira à des solutions pour corriger des problèmes qui ne l’intéressaient guère jusque-là et il se sentira enclin à partir à la recherche du bonheur pour tous.

Belle idée, non ?

Le monde idéal de Samare

Alors, oui, j’aimerais que la vie dans Samare soit perçue comme meilleure qu’ailleurs. Je voudrais que ses habitants aient envie de participer aux activités de la communauté et que ce modèle les inspire pour faire évoluer les autres cités du monde. Seulement voilà, une question se pose (encore) : le monde décrit peut-il être perçu comme idéal par tout le monde ?

La réponse est négative, évidemment. J’ai beau réfléchir à ce qui pourrait convenir à tout le monde, je ne peux pas faire de miracle. La cité idéale que je vais créer ne répondra probablement qu’à mes attentes personnelles. Certaines personnes y retrouveront sans doute des valeurs auxquelles elles sont attachées, mais tout ne peut pas convenir à tout le monde. Le mieux serait quand-même que des lumières s’allument, quelque part dans les esprits. Pour cela, j’aimerais aborder plusieurs thématiques ou questions morales pour organiser la cité et permettre le bon développement de ses habitants.

Je vais établir la liste de ces points importants, mais ils ne sont pas encore vraiment régis par une logique. Je dois trouver la colle qui les liera convenablement.

Comment le monde idéal pourrait-il être transposé dans le monde réel ?

Pas de signes temporels distinctifs

L’histoire doit se dérouler dans un contexte neutre. Samare ne se situe à aucune époque. Il n’y a pas de parallèle politique possible avec notre monde puisque seul un gouverneur prétend au pouvoir, sans pour autant être reconnu comme le dirigeant par tout le monde.

Les repères dont je parlais plus haut, pour raccrocher le lecteur à sa réalité, ne se situent donc pas à ce niveau, mais plutôt dans l’utilisation des appareils de communication modernes, des moyens de transports, dans l’impact qu’a le gaspillage sur la vie des gens, etc. Ne pas ancrer le roman dans une situation politique précise permet de le transposer à n’importe quelle époque et, de ce fait, de continuer à véhiculer son message même dans mille ans.

Des humains crédibles

Les humains présents dans l’histoire doivent ressembler aux véritables humains de notre monde. Ils ne peuvent donc pas tous accepter de suivre des principes moraux qui ne leur ressemblent pas. Par exemple, tout le monde ne peut pas accepter de ne pas manger de viande ou de poisson. L’humain n’est ni bon, ni mauvais, donc ceux de mon histoire doivent paraitre plutôt neutres, influençables. Ils doivent peser le pour et le contre de ce qui se présente à eux, comme quelqu’un de la réalité. Ils auront parfois du mal à tout partager avec le reste de la communauté, comme dans la société individualiste dans laquelle nous vivons actuellement C’est pourquoi l’apprentissage des valeurs et le bon sens sont importants à Samare alors que les capitains ont plutôt tendance à se laisser bercer par le roulement de leur train train quotidien, sans se poser trop de questions.

Le fait que les humains nous ressemblent implique également la confrontation entre les notions de bonheur et de malheur. Qui peut prétendre savoir ce qu’est le bonheur ? Sommes-nous heureux dans la vie ? Certains sentent qu’ils le sont. Il est évident que d’autres ne peuvent pas en dire autant.

Dans Samare, ce doit être pareil. Les samarins aspirent à vivre ensemble, en harmonie et heureux. Pourtant, certains personnages de l’histoire font des sacrifices pour le bien-être des autres. Rena dissimule son mal pour ne pas l’infliger à ses amis, Thémmé se fait passer pour un méchant afin de tenir le gouverneur à distance de Samare, et Conrad fait semblant d’être un bon samaritain alors qu’il est le mal incarné. Tout le monde a ses propres raisons d’agir et ce n’est pas toujours dans l’intérêt de la communauté. La dualité bien/mal existe et n’a pas de définition propre. Tout est une question de point de vue, comme dans la vraie vie.

Une évolution dans le temps

Si Samare repose sur un passé mystérieux, ses valeurs n’auront aucun poids. Il faut que les bases de la réflexions soient solides. C’est pour cette raison que j’ai décidé de bannir une énorme partie de tout ce qui devait être magique. J’aimerais garder la notion de « guide spirituel », incarné par Martha, ainsi que le côté inexplicable de la « guérison » de Rena qui peut paraitre à la fois magique et scientifique. Il est possible qu’Arletty et Romarin aient découvert un nouvel aspect de l’énergie naturelle. Ce sera au lecteur de choisir l’explication qui lui convient le mieux.

Par contre, le fait que les fondateurs parviennent à créer un appareil capable de récupérer l’énergie présente dans la nature et de la restituer pour une utilisation humaine est plausible, même si les procédés scientifiques utilisés ne sont pas valables dans la réalité. Cette crédibilité assure (en théorie) une meilleure évolution de l’histoire dans le temps. On peut imaginer que, un jour ou l’autre, l’humain sera bel et bien capable de créer ce genre de machine et on peut espérer qu’à ce moment-là, d’autres principes seront également applicables (ou déjà appliqués).


Après énumération de mes réflexions sur le sujet, je me rends compte que tout est encore très « brouillon ». Je ne sais pas comment assembler tout ça et y inscrire une histoire. Il faudrait que l’on voit que, même dans une cité aux habitudes et aux principes aussi lointains de ceux que nous connaissons, il est possible de vivre. Si une romance et une quête peuvent s’intégrer dans ce contexte, alors tout est possible. Gardons espoir !Pour préciser tout cela, je ferai probablement un article spécifique par « point important » concernant le développement de ma cité idéale.