Akemi no sekai

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Samare, nouveau début · Réflexions sur Samare 5/5

Faire publier son roman à compte d’auteur

Publié le 22/05/2016 dans Rédaction.

Après les concours d’écriture de l’année dernière qui ne m’ont pas été bénéfiques, j’ai décidé d’envoyer mes manuscrits à diverses maisons d’édition. Je reviens sur l’une de ces « expériences » pour vous parler un peu de l’édition à compte d’auteur.

Trouver les maisons d’édition

J’étais très déçue des résultats des concours, d’autant plus que j’avais énormément travaillé mes deux histoires. Je ne voulais pas en rester là. Quand on imagine si dure, on ne peut pas ne pas partager le résultat. J’avais besoin de lecteurs ! Et j’avais envie de penser que mes livres pouvaient apparaitre en librairie.

Les dents de Chastel

Ma première histoire, Chastel (qui porte désormais le doux nom Les dents de Chastel), appartient au registre fantastique/fantasy et s’adresse à un public assez jeune, voire adolescent. J’ai donc parcouru Le guide des éditeurs de l’imaginaire, proposé par le collectif CoCyclics et l’association Tremplins de l’imaginaire pour trouver les maisons d’édition idéales.

J’ai finalement envoyé mon manuscrit à Sarbacanne, Bragelonne, Castermann et Lune Écarlate. Sarbacanne et Castermann l’ont déjà refusé. Bragelonne a besoin de près d’un an pour rendre réponse et Lune Écarlate ne donne pas signe de vie. Me voilà bien avancée !

Objectif petit ami

En ce qui concerne Objectif petit ami, ma deuxième histoire, je ne pouvais pas la proposer aux mêmes maisons d’édition puisqu’elle appartient au genre réaliste. Pas de créatures magiques ou de monde parallèle ici, uniquement la vraie vie, avec ses hauts et ses bas, pour une héroïne un peu marginale. J’ai donc cette fois parcouru le web pour trouver des éditeurs intéressés par ce type de roman, mais aussi, par les nouveaux auteurs. Car de nos jours, il ne suffit pas de proposer une histoire géniale pour être publié. Il faut déjà avoir un nom.

Je n’ai pas trouvé grand chose, je vous l’avoue, et finalement mon manuscrit n’est parti que chez Les éditions Baudelaire. Parlons-en.

Être publiée, à quel prix ?

J’ai été très surprise de recevoir un mail, à peine une semaine après avoir soumis mon manuscrit aux Éditions Baudelaire, m’indiquant que je recevrai une proposition par courrier dans les prochains jours.

Finalement, une nouvelle déception est au rendez-vous puisqu’il s’avère que cet éditeur m’a proposé un contrat de publication à compte d’auteur. Tout ceci n’est pas très alléchant. Je m’explique.

J’ai reçu une lettre sur laquelle apparaissent, dans une police différente de celle du reste du texte, le nom de mon manuscrit, ainsi que mes coordonnées. J’en déduis donc qu’il s’agit d’une lettre type, probablement envoyée à tous les auteurs qui proposent un manuscrit chez ces éditeurs. C’est très décevant. Rien sur ce document n’indique que le comité ait réellement lu mon histoire. Ils ne donnent aucun avis, mais disent seulement que le manuscrit a retenu toute leur attention et qu’il me suffit de leur renvoyer le contrat signé accompagné du premier paiement pour voir mon livre en librairie.

Résumé du contrat

Le premier paiement, qu’est-ce que c’est ? Eh bien, pour être publiée, il me faut payer les 300 premiers tirages du livre, à savoir 2660.90€ (en 4 fois). Rien que ça ! Cela correspond à un coût d’environ 8.87€ par livre. Ce coût d’impression me semble assez élevé sur un exemplaire. Alors je ne peux pas m’empêcher de me demander si la maison d’édition ne se fait pas déjà une marge à ce niveau là. La promotion du livre qu’elle effectue tire sûrement déjà sur ce que l’auteur paye (d’autant plus que pour mettre le livre en avant, la maison d’édition pioche les ouvrages qu’elle distribue aux médias et salons dans ces 300 exemplaires !).

L’idée de la maison d’édition est en effet de partager les risques avec l’auteur. Évidemment, l’auteur n’étant pas connu, il y a des chances que son ouvrage ne se vende pas très bien. Du coup, la maison d’édition se charge de le promouvoir, à ses frais, mais en contrepartie, l’auteur doit s’acquitter du coût d’impression des bouquins. Pour ma part, j’ai envie de vendre mon livre sans avoir à me ruiner avant. Car vendre 300 exemplaires, pour un auteur inconnu, ce n’est pas rien !

Le contrat court sur deux ans. L’auteur ne paye que les 300 premiers exemplaires, donc si son livre se vend bien et que la maison d’édition doit le faire réimprimer, l’auteur ne paiera rien de plus. En revanche, si arrivé au terme du contrat il reste des invendus, l’auteur peut les récupérer, mais à ses frais (payer Chronopost pour expédier des centaines de livres, ce n’est pas du gâteau). Sinon, ils seront détruits ! Quelle honte ! Tous ces livres imprimés pour rien !!!

Pour mon manuscrit

Il m’est indiqué dans le contrat que mon livre sera imprimé au format 14.8 x 21 cm, sur 190 pages, à 17€ TTC le livre. Je trouve ça cher pour un livre. Mais le format numérique serait quant à lui proposé à 15.99€. C’est encore pire ! Pourquoi ?! Il y a le coût d’impression en moins, bon sang ! Les gens devraient pouvoir lire des nouveautés sans avoir à payer une fortune. Du coup, pour des auteurs inconnus, je ne crois pas que ça favorise la promulgation des ouvrages.

Sur ces tarifs, 25% du prix hors taxes sont reversés à l’auteur, donc à moi. C’est bien peu. Sur un livre papier vendu à 17€ (soit 16.11€ HT), je gagnerais donc 4.02€, ce qui signifie que je devrais vendre 662 livres pour rembourser ma mise de départ ! C’est énorme. Il me paraît déjà impossible de vendre les 300 premiers :s

La maison d’édition précise qu’elle-même ne touche que 15% à cause des frais de librairies. Mouais…

Ce que j’en pense…

Bref, tout ceci m’a légèrement refroidie. Je suis retournée sur le site des Éditions Baudelaire pour voir s’ils parlaient de leurs offres, car je n’avais pas vu avant d’envoyer mon manuscrit qu’ils proposaient des contrats à compte d’auteur. Finalement, tout cela n’est mentionné que dans la FAQ, et ils disent que ce n’est pas du compte d’auteur, car eux aussi participent aux frais en promouvant le livre. Seulement, aucun détail des dépenses en publicités et salons ne sont précisés. Je ne suis donc pas convaincue par leur implication et cela m’incite à ne pas leur faire confiance.

J’ai reçu un mail d’un membre de leur comité m’invitant à lui poser les questions qui me passeraient par la tête concernant le contrat. J’attends ses réponses. Elles me feront peut-être changer d’avis, qui sait ? J’éditerai cet article pour vous en parler, si ça vaut le coup. En attendant, j’ai reçu une proposition de lecture de mon manuscrit par mail, d’une autre maison à compte d’auteur, et je soupçonne fortement Les Éditions Baudelaire d’avoir diffusé mes coordonnées ! Ça ne joue pas non plus en leur faveur…


Et vous, vous avez déjà essayé un contrat d’édition à compte d’auteur ? Vous travaillez peut-être avec Les Éditions Baudelaire ? Parlez m’en, j’aimerais avoir vos avis pour me décider ! C’est quand-même un gros investissement…