Akemi no sekai

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La grande salle de Samare · Frise chronologique

Prologue de Samare

Publié le 22/05/2019 dans Samare.

Samare commencera par un prologue dont le but est de poser le contexte général de l’histoire. En effet, il sera plus facile de comprendre ce qu’est Samare et pourquoi les personnages ont certains objectifs à accomplir si l’on connait, dès le départ, les raisons qui ont poussé les fondateurs à créer la cité.

Le prologue ne doit pas raconter une autre histoire que celle de Rena et Anne-Lys, située 38 ans après la création de la cité. Il doit simplement dire au lecteur où il sera quand il tournera la page du premier chapitre.

Voici donc une première ébauche de ce prologue.

Samare

Samare est, par bien des aspects, une cité différente des autres. C’est la façon dont elle a été fondée, son jeune âge et sa manière de se développer qui la rendent si singulière.

Deux jeunes capitains, Terance et Jane Grahaam, étaient connus pour leur défense farouche des actions écologiques. Ils souhaitaient trouver une solution aux besoins énergétiques grandissants des cités du monde et mettre fin aux activités énergivores et polluantes de la Capitale. Le gouverneur, qui espérait que leurs recherches lui rapporteraient beaucoup, leur accorda un prêt dérisoire. En attendant, il était débarrassé de ces deux perturbateurs.

Terance et Jane partirent donc explorer le monde. Ils constatèrent que de nombreuses cités tendaient à suivre le triste exemple de la Capitale. Les barrages, les champs de monoculture, les mines et les plages de déchets entamèrent leur espoir aussi vite que leur argent s’amenuisait. Ils quittèrent bientôt les villes surpeuplées et s’éloignèrent progressivement de la civilisation.
Un jour, ils rencontrèrent un vieux fermier et son fils qui tiraient une charrette chargée de bois. Ils leur offrirent de les aider. Leur village se composait de huttes rustiques, perdues au pied de montagnes abruptes, et les villageois ne savaient rien de la Capitale, de son expansion ou de l’influence de son gouvernement capitaliste et totalitaire.

Terance et Jane étaient fascinés par la manière dont cette communauté survivait seule depuis toujours, chassant et pêchant, cultivant et exploitant des parcelles de bois pour se chauffer. Un système de troc permettait à tout le monde de participer à la prospérité du village. Ils vivaient simplement et étaient heureux comme cela.

Les deux capitains s’installèrent avec ce peuple dont ils avaient beaucoup à apprendre. Ils se lièrent d’amitié avec Thémmé, le fils du fermier qui les avait conduits ici. Ensemble, ils étudièrent la façon de gérer le bois de chauffage, s’exercèrent à utiliser moins d’éclairage, apprirent à reconnaître et à cultiver les plantes. Petit à petit, des idées d’amélioration faisaient leur chemin : ils pouvaient réduire leur consommation de bois en repensant leurs habitations ; il y avait suffisamment d’espace et de mains volontaires pour se contenter de nourriture végétale et ainsi arrêter la chasse et la pêche.
Bientôt, quelques anciens leur reprochèrent de vouloir diriger le village. D’autres leur étaient au contraire reconnaissants de leur avoir appris à lire, à écrire et de leur avoir expliqué les dangers que certaines de leurs pratiques pouvaient engendrer. Jane et Terance comprirent néanmoins qu’il était temps pour eux de partir. Ils ne souhaitaient pas causer de discordes supplémentaires. Thémmé préféra les accompagner, déçu du comportement de son peuple. Il désirait, lui aussi, parcourir le monde pour découvrir comment changer les mentalités. La séparation avec son père, qui lui en voulait de l’abandonner, fut difficile.

Quelques heures après leur départ, le village fut enseveli sous une coulée de boue gigantesque qui ravagea une grande partie de la forêt. Un barrage minier capitain, installé à des centaines de kilomètres en amont, avait cédé en fin de matinée. Il n’y eut pas de survivants.
Cette catastrophe bouleversa profondément les trois amis. Ils poursuivirent leur périple à travers les montagnes, fuyant cette boue toxique qui asphyxiait tout ce qui n’avait pas succombé au glissement de terrain. Ils redescendirent vers l’est en même temps que l’été s’installait. Plus seuls que jamais, ils désespéraient de trouver une façon de vivre hors d’atteinte des activités capitaines. Par un soir de grand vent, une nuée de samares tout à fait particulières vint distraire leurs tourments, tournoyant au-dessus de leur campement en un gracieux balai. Ces grappes de fruits secs étaient luminescentes. Intrigués par ce spectacle extraordinaire, Terance, Jane et Thémmé se hâtèrent de remonter le sens du vent. Ils marchèrent de longues heures avant d’atteindre la lisière d’un marais au cœur duquel s’élevait un bois tout aussi lumineux que les samares. L’espoir s’épanouissait de nouveau.