Akemi no sekai

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Spreadshirt - Designs pour vêtements · L’épée de la Providence et Le dernier voeu d’Andrzej Sapkowski

Creacover 2020

Publié le 22/03/2020 dans Créations artistiques.

Nouveau Creacover pour ce mois de mars. Les derniers ayant été très éprouvants, nous avons décidé de nous limiter à 15 créations, basées sur 15 musiques, pour la totalité du temps imparti. Cela nous a laissé un peu de flexibilité.

Jour 1 : The Luminous Crowd de Forrest Fang.

La musique m’a évoqué une fête des animaux dans un paysage chinois. Après avoir visionné le film La fabuleuse invasion des ours en Sicile, je voyais bien des plantigrades festoyer. Le résultat n’est pas magnifique, mais il me plaît bien.

colonie de pandas dansant en se rendant dans les montagnes chinoises
Festival de pandas en Chine

Jour 2 : Melancholia II de William Basinski

Belle musique, quoique très déprimante. Après plusieurs écoutes, le temps de la dessiner, je me sentais au fond du trou.

Je voulais représenter un personnage seul, perdu dans la contemplation d’un paysage par la fenêtre. Les éléments du décor (fenêtre, murs, sol) m’ont posé beaucoup de problèmes. J’ai d’abord essayé de mettre l’image en couleurs, puis de la travailler en noir et blanc. Finalement, je me suis rabattue sur l’omniprésence de la solitude qui balaye ce pauvre type, éparpillant son âme en poussières dans le vide qui l’entoure. Très joyeux.

une âme esseulée se désintègre dans le vide
Mélancolie

Jour 3 : Quelle Dolce Estate Sul Pianeta Venere de Baffo Banfi

Pour cette musique bien agréable et inspirante, j’ai préféré écrire un poème.

Une nuit d’été.
Le calme, les criquets.

Le souffle du vent,
Tendre délicatesse…
De son chant lassant
M’enlace, me caresse.

Dans l’obscurité il m’effleure,
Moi, perdue dans la torpeur.

Que devant mes iris,
Son brouillard s’enhardisse.
Sous le ciel noir, sans étoile,
Il ne peut y avoir d’autre voile.

À chaque pas la crainte me devance.
Ne sont-ce pas les blés,
Qui sous mes doigts dansent ?

Plus loin, il me semble,
Mes dérives, mes maladresses ;
Ma marche dans l’ensemble,
Me conduit où la falaise se dresse.

C’est alors que d’un geste débonnaire,
Interrompant ma sombre farandole
S’élève dans les airs
Une nuée de lucioles.

Éblouis de couleurs
Mes yeux tout en pleurs
Suivent l’audacieux ballet
De ces étoiles nouvelles-nées,
Qui par tressauts, par à-coups
M’apprennent tout à coup
Qu’aussi noire et solitaire soit-elle
La vie peut nous donner des ailes.

Jour 4 : Freight train de Elizabeth Cotten

Musique très sympathique avec une ambiance Caroline du Sud, Louisiane, anciens esclaves noirs, pub aux murs boisés, balade aux bords des voies ferrées.

C’est ce dernier aspect que j’ai représenté.

un jeune guitariste joue en marchant sur la voie ferrée
Balade pour un train

Jour 5 : Part 5 – Serenade the Constellations de Musk Ox

J’adore cette musique. Elle est de loin ma préférée depuis le début de ce défi. Elle m’a inspiré pour écrire.

Sérénade sans espoir. Le ciel pleure mes déboires. Ses larmes s’écrasant sur la Seine, accompagnent de leur couleur ma peine ; les cris de mon cœur. Leur douce mélodie apaise mes maux tandis que d’en haut, tu m’en souffles un nouveau. M’exhortant à chanter sur cette musique lancinante, tu demeures dans l’ombre. Je n’ai que ta voix blessante pour me morfondre. Les yeux levés vers le balcon, noyés de pluie en constellations, je suis condamné à ne jamais voir ta beauté.

Que mes mots s’élèvent jusqu’à toi, qu’ils glissent dans ton dos et te mettent en émoi. Que sous la soie, au creux de tes reins, tu ressentes la sincérité de mon dessein. Je ne peux penser à demain, sans imaginer te tenir la main, sans penser à ta peau, pétale à la douceur d’eau.

De nouveau ces gouttes qui martèlent à mon âme, combien je ne vis que par ta flamme. Pourtant les larmes ont cessé, la vie autour de moi renaît. Les cieux dégagés inondent d’étoiles les bords du fleuve, ainsi que quelques voiles qui, de leur capitaine, sont veuves. Des oiseaux immobiles se laissent glisser sur les flots, graciles. Fantômes des eaux, témoins de mon renouveau. Car ces clapotements que j’entends, c’est de ta fenêtre qu’ils jaillissent tandis que la lumière en moi s’immisce. Tes pieds nus, sous la balustrade, m’annoncent ta venue, confiante sérénade. L’espoir gonfle dorénavant mon cœur, cette oasis pour t’accueillir, une mare de bonheur. Ta paume légère écarte la fougère. Ton cou tendu vers moi, tes yeux, astres de joie ; maintenant je sais que tu m’as toujours aimé. Je me sens pousser des ailes qui m’emmènent vers ton ciel. Mon chant se termine sur tes lèvres carmines, prêtes pour un baiser.

Jour 6 : The Colour Of Spring de Mark Hollis

Cette musique est particulièrement déprimante. Je ne la comprends pas, même en lisant les paroles. Je n’y perçois aucune couleurs de printemps, comme le laisse présupposer le titre.

La plume dans le noir m’évoque la fragilité de la vie, la peine de perdre un être cher.

une plume de duvet flotte dans le noir
Vie éphémère

Jour 7 : Douze études dans tous les tons mineurs op. 39 de Charles Valentin Alkan, par Yeol Eum Son

La musique est interprètée avec intensité. La performance est très impressionnante, mais je ne comprends pas trop l’enchaînement.

Je perçois une marche rythmée sur une cadence funèbre.

un escalier évoquant des notes de piano mènent dans la bouche d’un géant
Escalier macabre

Jour 8 : The Astounding Eyes Of Rita de Anouar Brahem

Jolie mélodie aux sonorités chaudes. Elle m’évoque le Moyen-Orient, le désert, un marché aux épices, une femme voilée au regard perçant.

Regard perçant d’une femme voilée
Les yeux stupéfiants de Rita

Jour 9 : Les deux guitares de Opa Tsupa

Cette mélodie est très entraînante. Elle m’a tout de suite évoqué l’effervescence de la ville, la danse vigoureuse et chaleureuse et le film Le fabuleux destin d’Amélie Poulain. J’aurais voulu jouer sur les couleurs de l’affiche, rouge et vert, mais ça ne collait pas trop.

J’ai passé près de 4 heures à travailler sur le dessin. Le résultat final n’est pas exactement ce que je voulais, mais j’en suis assez contente. La ville en arrière plan est vivante, même la nuit, avec toutes ces fenêtres éclairées.

Tango en bords de Seine avec un homme, une femme et deux cygnes.
Tango en bords de Seine

Jour 10 : Mimolle de PinioL

Drôle de musique, très énergique et saccadée. J’ai essayé d’écrire un texte décrivant une course poursuite entre un assassin et un détective, car le son m’évoquait un long trenchcoat gris ou beige à la mode détective. J’aime assez le résultat.

L’assassin pénètre dans une ruelle perpendiculaire au boulevard. Le pavé luit. La semelle de son poursuivant dérape. Il glisse, se rattrape du bout des doigts et se redresse sans ralentir sa course. Il s’engage à son tour dans le boyau obscur.

Cul-de-sac.

Il tient son homme, cerné par les briques. Le par-dessus s’immobilise dans le dos du détective. Celui-ci n’est pas essoufflé. Il est serein. Bras tendu fermement, revolver braqué. Le criminel a du mal à respirer. Il tremble. Il sait qu’il est fait.

Jour 11 : Hell, Fire & Damnation composée par Jocelyn Pook

Quelle ambiance ! Ces deux musiques extraites de la bande originale du film Eyes Wide Shut sont excellentes. Je me suis tout de suite retrouvée dans une cathédrale gothique obscure, froide et hantée par un groupe de priants vêtus de capes noires et de masques sans visage. Quelque chose de malsain sous couvert religieux. À vous glacer le sang.

J’ai écouté et visionné la vidéo de nombreuses fois, pendant plusieurs jours. C’était à vous rendre fou. Je ne sentais pas du tout d’inspiration pour le dessin. Tout ce que je pouvais imaginer me paraissait bien trop complexe et je savais qu’au final, la scène ne ressemblerait à rien de ce qu’il y avait dans ma tête - voire à rien tout court. Je me suis donc contentée d’écrire un petit texte en essayant de suivre l’avancée des deux compositions musicales, ce qui n’a pas été du gâteau non plus.

Sur l’autel, ma chair nue. La lumière traverse la croisée d’ogives. Elle est froide comme le marbre. Mon âme s’alourdit à mesure que les rayons la sondent, la scindent. Je prie. Je prie pour l’Absolution.

Des percussions. La lourdeur, l’obscurité croissent. Elles se resserrent, dissimulant le chœur dont l’écho m’étreint désormais. Des corps sans visage m’encerclent, tendent leurs mains blafardes vers ma poitrine. Ils se rapprochent, ils scandent. Leur chant laconique ponctue la dernière lueur palpitant en mon cœur. Mon regard se fait vide, mes cris sont muets. Pétrifiée, j’entends son appel. Sa voix résonne dans ma tête. Je la suis, chavirant, tandis que leur peau glacée se fond sur la mienne. Ils me dévorent. De la chair nue sur l’autel.

Jour 12 : La vecchia Singer de L’escargot

Cette jolie mélodie me fait penser à une balade pépouze dans une belle nature. J’ai voulu représenter un escargot, puisque c’est le nom de l’artiste. Il fallait également le musicien qui interprète la musique entraînante. Avec ce cheminement de pensées, je me suis rappeler qu’il y a quelques années, j’avais dessiné un escargot avec de la fourrure qui trimbalait un petit bonhomme sur sa coquille poilue. Je me suis donc inspirée de cette idée ici.

Un escargot géant à fourrure rose transporte un accordéoniste sur son dos.
♫♪ Furry Snail ♪♫

Jour 13 : O Barquinho de Nara Leão

La Bossa Nova, le Brésil, la chaleur, le soleil, la plage. Voilà ce qu’inspire cette chanson.

Une femme joue de la guitare sur la plage.
♫♪ Bossa Nova ♪♫

Jour 14 : Sécheresse de Bacchantes

Étrange chanson, avec de belles vocalises et un rythme intéressant, à un moment. Malheureusement je ne comprends pas l’oeuvre. Je me contente donc d’une interprétation littérale relative au titre en représentant une scène sèche et désolée.

Un arbre mort devant des ruines.
Sécheresse

Jour 15 : Ave Maria (Ellen’s Third Song, D. 839, Op. 52, No. 6) composée par Franz Schubert

Dernière musique du défi, dernière création. J’ai décidé de représenter une scène simple, au crayon, de quelqu’un qui prie au pied d’une statue de Marie.

Un croyant prie au pied de Marie.
Ave Maria

Conclusion de ce défi de création : malgré l’allégement des règles, notamment en permettant d’espacer les créations ou de s’étendre sur l’une en particulier, je me suis sentie débordée et finalement un peu lassée. C’est toujours un plaisir d’essayer des choses, cela reste un déplaisir de contempler les résultats non satisfaisants. Au revoir, rideau !