Akemi no sekai

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Lectures hétéroclites de contes indiens à Guillaume Musso · 3 romans, 3 registres différents

7/13 de Jacques Saussey

Publié le 09/06/2020 dans Lectures.

Ces derniers temps, j’essaie de lire le plus de diversité possible. J’ai beaucoup de PDF et d’e-books dans ma liseuse, alors je pioche au hasard. Cette fois, je suis tombée sur 7/13 de Jacques Saussey. Je n’avais encore jamais lu les travaux de cet auteur.

Couverture du livre représentant un petit avion au-dessus de la mer.

J’ai compris, en lisant la préface, que j’avais affaire à un thriller – c’est aussi inscrit sur la couverture du livre, mais sur la liseuse, on n’y voit pas grand-chose, hein… Je le qualifierais plus de polar ou roman policier d’ailleurs. Juste pour dire…

En effet, pour moi le thriller s’attache plus au caractère psychologique et angoissant que prennent les événements. Ici, nous suivons le déroulement d’une enquête de la Criminelle de Paris, sans pour autant sentir que les personnages sont en proie à un danger réel et inquiétant. Ils ne sont pas visés par les malfaiteurs.

Résumé

Le capitaine Magne, marqué par la perte récente de son enfant et la dépression de sa compagne et collègue, est appelé sur une scène de crime particulièrement sanglante du côté de Versailles. Le meurtre, précédé d’une séance de tortures, a été particulièrement sauvage et perpétré dans la résidence d’un homme influent de la région. L’enquête promet donc d’être tendue. D’ailleurs, de nouveaux cadavres ne tardent pas à apparaître et le capitaine et son équipe ont du mal à comprendre ce qui les relie à celui de la première victime qui était journaliste. Leurs investigations les mènent jusqu’à d’autres corps ou disparitions qui ne semblaient à première vue pas liés, mais aussi à un camp d’immigrants du côté de Boulogne-sur-Mer, bordé par un étang pollué. Les enquêteurs se demandent si la journaliste préparait un article sur les conditions de vie des sans-papiers ou sur la pollution du littoral. Et surtout, qu’allait-elle révéler pour que quelqu’un décide de l’éliminer aussi sauvagement ?

Parallèlement, le livre nous relate l’histoire du musicien américain Glenn Miller, porté disparu le 15 décembre 1944 alors qu’il était supposé quitter l’Angleterre par avion pour rejoindre Paris, tout juste libéré de la joute allemande par les Alliés.

Les deux histoires sont-elles reliées ? Le lecteur le suppose, évidemment, et soit se montrer attentif à tous les détails. L’équipe de police n’a en revanche aucune connaissance des éléments historiques qui nous sont fournis à son insu.

Mon avis

Points positifs

Le récit est écrit à la première personne. C’est le capitaine Magne qui le dirige. Lorsqu’il ne se trouve pas dans une scène, la narration passe à la troisième personne, omnisciente, ou au point de vue d’un personnage annexe dans les retours historiques. J’aime assez cette façon de procéder.

Le style est clair, concis et naturel. J’entends par là que le parler et les manières des personnages sont plutôt actuelles et « normales », sans pour autant tomber dans la vulgarité. Les deux brigadiers fraîchement envoyés de la campagne se montrent ainsi très drôles et touchants. Cela permet surtout de suivre le cours des pensées facilement, tout en s’amusant des remarques que peut se faire le capitaine. Certaines expressions m’ont parfois déstabilisée et il a fallu que je m’y reprenne à deux fois pour les comprendre, mais la plupart du temps, j’ai bien rit intérieurement et je suis parvenue à comprendre la logique et le déroulement de l’enquête sans problème.

Le fait que tout soit écrit au présent aide aussi grandement à l’immersion. Encore un bon point.

Points négatifs

Ce qui m’a moins plu en revanche, ce sont les sauts dans le temps, pas forcément chronologiques, et alternant souvent les discours, les tranches de vie ou les écrits de plusieurs personnages, tous plus ou moins liés à Glenn Miller. À la fin de l’histoire, on comprend aisément pourquoi toutes ces informations hétéroclites ont été ainsi mélangées et malmenées. Cela n’enlève pas l’impression de perdre pied qui nous a saisi durant la lecture.

Autre petit point qui a péché : l’allusion à une taupe dans la police… Dès le début de l’enquête, le capitaine et son commandant soupçonnent la présence d’un traître dans leur équipe. En effet, les meurtriers se sont retrouvés chez un témoin juste derrière les flics. Comme par hasard… Pourtant, pendant le reste de l’enquête, alors que mes soupçons de lectrice galopaient déjà loin devant, les personnages ne faisaient plus allusion à ce petit problème et ne veillaient même pas à garder les éléments de l’enquête pour eux afin d’éviter toute fuite supplémentaire. J’avais pourtant une bonne idée de l’identité du félon ! Finalement, après de nombreux rebondissements, et sans vraiment comprendre comment on en arrive à suivre les pensées de la personne qui a orchestré toute cette sale affaire, on comprend que les fuites ne venaient pas d’un policier, mais d’un sans-abri qui surveillait le commissariat. Ok…

Conclusion

Il était cool ce livre. C’était une bonne histoire, prenante et équilibrée entre l’enquête, les relations entre les différents collègues et les aspects de la vie personnelle du protagoniste principal. Et paradoxalement, le fait de suivre la police française – la Criminelle parisienne – donne au récit un côté un peu exotique à l’histoire. Bizarrement, dans cette histoire la police ne s’est pas illustrée par sa capacité à devenir rapidement « fournisseur officiel de bagnoles pour les truands ». Gnihihi 😄. Peut-être parce que l’auteur est français 🤔.

Je retiens tout particulièrement la mention du lapin blanc présent dans Alice au pays des merveilles qui est décrit comme « galopant d’un bout à l’autre du livre de Lewis Caroll ». 💚 J’aime cette façon poétique et pourtant très littérale de présenter les choses.