Akemi no sekai

Lectures · Films et séries · Mes écrits · Samare · BD · Japonais · Créations artistiques · Bric à brac · Rédaction
À propos
Ailleurs de Diatomée · Le Silmarillion de J.R.R. Tolkien

Relecture des aventures de Megumi

Publié le 25/11/2020 dans Lectures.

Histoire de voir si j’ai évolué dans ma façon d’écrire une histoire, j’ai relu les aventures de Megumi, tomes 1 et 2, ainsi que la version retravaillée avec une héroïne de 12 ans au lieu de 19. Qu’en ai-je pensé ?

Megumi - Les Monts Enchantés

Première version

Première version de la couverture représentant Tiny, avec son short bleu et son chapeau, dans le campement des Monts Enchantés. Version finale de la couverture représentant Megumi et Tiny au bord de la rivière, la nuit.

D’abord nommé L’incroyable aventure de Megumi, puis Megumi - Les Monts Enchantés, ce premier tome est assez amusant. L’histoire est plutôt sympathique, quoique assez lourde parfois, et certains personnages sont très rigolos.

Résumé

Megumi, 19 ans, emballe ses affaires pour déménager à Sapporo, sur le campus de l’université. Elle retrouve de vieux dessins qu’elle a réalisé enfant. C’est alors qu’un animal étrange, ressemblant à une énorme grenouille portant un short et un chapeau, vient la trouver et lui apprend qu’elle est attendue dans les Monts Enchantés, un monde magique.

D’abord effrayée, Megumi se laisse emmenée par Tiny auprès du Prince Nathaniel, le dirigeant de la communauté magique, qui lui apprend qu’elle est à l’origine d’une prophétie (via ses dessins), dans laquelle elle a prédit que la sorcière maléfique reviendrait et que Megumi devrait aider les magiciens à l’affronter.

Ses nouveaux amis l’apprennent donc à utiliser son pouvoir et la bague de jade de sa grand-mère, descendante du premier Prince de la communauté magique. Megumi s’entraîne également au combat et tombe amoureuse du Prince.

La bataille a lieu, de nombreux êtres magiques périssent dans les deux camps, mais le Prince parvient à détruire la sorcière grâce à l’aide de Megumi et de ses amis. Seulement, un ennemi encore plus redoutable se cachait derrière les malfaisances de la sorcière. Mal en point, le Prince et ses amis ont du mal à en venir à bout. La distraction de Megumi leur sauve la vie. Ils gagnent.

Elle retourne ensuite à sa vie normale, recevant quelques visites de Tiny. Elle est déçue et triste parce que le Prince ne s’intéresse pas à elle. C’est alors qu’il vient la retrouver à Sapporo et lui avoue son amour. FIN.

Mes impressions

Le style m’a semblé exactement tel qu’on me le dépeint encore aujourd’hui, à savoir « rond » et « toonesque  ». Les réactions et les émotions de mes personnages sont exagérées, mielleuses et parfois insensées, et les mots et la structure des phrases sont si faibles que le lecteur n’a aucun mal à se dire qu’il s’agit d’un récit pour enfant. Or, je me rappelle tout à fait, à l’époque où je l’ai écrit (2010) ne pas avoir particulièrement visé un public enfantin. En effet, l’héroïne est adulte et nourrie des sentiments amoureux pour le prince Nathaniel. Cela ne colle pas. Il ne suffit pas d’entrer dans un monde magique avec des créatures rigolotes pour que cela s’adresse aux enfants. D’ailleurs, le côté politique et guerre est assez complexe et obscure.

En bref, j’écris comme il y a dix ans, et avec le recul, je me rends compte que c’est plat ! J’ai donc un énorme travail à faire sur mon style.

En ce qui concerne le déroulement du récit, j’ai parfois abusé des « On verra plus tard ». C’est tout bonnement scandaleux. Cela rallonge inutilement l’histoire et frustre le lecteur. À proscrire à tout prix.

Deuxième version

Dans cette version-ci, Megumi est une enfant de 12 ans triste de devoir quitter sa maison de campagne, son école et ses amis peluches qui prendraient trop de place dans l’appartement en ville où ses parents veulent vivre. L’arrivée de Tiny est bien meilleure, la réaction de Megumi plus naturelle et sa curiosité et sa franchise enfantine tout à fait touchantes.

Résumé

Megumi, 12 ans, emballe ses affaires avec tristesse parce qu’elle doit déménager à Sapporo. Tiny apparait devant elle dans sa chambre. D’abord effrayée, elle est ensuite curieuse de savoir ce qu’est la créature et de vivre une aventure, car il lui a appris qu’elle a dessiné une prophétie et qu’elle doit combattre à leurs côtés. Elle espère néanmoins être rentrée pour le dîner. Tiny laisse un mot à ses parents et ils partent pour les Monts Enchantés.

Megumi apprend que la sorcière maléfique veut chasser les animilis de leurs maisons et voler leurs pouvoirs. Il souhaite prendre la place du Prince Nathaniel à la tête de la communauté. Megumi ne comprend pas grand-chose aux conflits engendrés et aux répercussions sur le monde humain, mais elle décide de tout faire pour aider ses nouveaux amis à ne pas se faire chasser de chez eux. Elle sait combien c’est douloureux.

Ayant besoin de la bague de son arrière-grand-mère, bijou magique laissé dans la famille par le premier fondateur de la communauté magique, Megumi retourne chez elle avec Tiny pour la récupérer. Elle apprend que ses parents avaient eu connaissance du combat que sa grand-mère avait mené dans le monde magique et que le Prince Nathaniel les avait déjà informés qu’il lui faudrait un jour venir chercher Megumi pour en finir. Refusant de croire à ces histoires, ses parents sont anti-magie et voulaient déménager pour protéger Megumi. Finalement, ils acceptent de la laisser partir parce qu’elle s’est fait de nouveaux amis et est heureuse. Ils se font attaquer par des ennemis chez eux et tandis que le père de Megumi est blessé, sa mère est emmenée chez la sorcière.

Ne pouvant rien faire pour le moment, Megumi accepte l’entraînement du Prince pour apprendre à utiliser la bague de jade et à repousser les maléfices avec un bâton de bambou magique. Elle n’est pas très douée et doute d’avoir véritablement sa place dans le combat. Elle finit par produire une nouvelle prophétie (en dessin) dans laquelle elle prévoit les attaques de ses amis contre la sorcière. Un nouvel entraînement commence.

La bataille éclate et tout ne se passe pas comme prévu. La sorcière menace de tuer la mère de Megumi sous ses yeux si elle ne lui donne pas sa bague et ses amis sont tous pris dans des combats et ne peuvent lancer leur attaque spéciale pour mettre leur ennemie hors d’état de nuire. Des animilis sont blessés ou tués, Megumi est mal en point. Son père finit par tuer la sorcière avec son katana après s’être discrètement glissé derrière elle. Les ennemis se rendent, le combat prend fin, mais Megumi tombe dans le coma à cause d’une commotion cérébrale. Les soins magiques sont inefficaces et les médecins non magiques sont peu confiants. Abattu, Nathaniel l’emmène dans la grotte où lui-même est né, auprès de l’érable qui l’a hébergé durant sa maturité. Il avait en effet promis à la fillette de lui montrer l’endroit, qui est magnifique. Il voulait tenir sa promesse avant qu’il ne soit trop tard. Il n’a jamais été aussi malheureux et il se sent coupable. Contre toute attente, l’arbre magique prend Megumi dans ses racines et la soigne. Tout est pour le mieux. FIN.

Mes impressions

Les relations que Megumi tissent avec les animilis, qui sont pour elle de véritables amis, sont attendrissantes. Le personnage est bien plus attachant que dans l’autre version. Tiny est quant à lui très émotif et un excellent ami. Nathaniel est toujours aussi benêt, voire détestable par moments, mais Megumi lui pardonne, alors le lecteur aussi. À la fin, nous avons même beaucoup de peine pour lui. Enfin, l’humour est toujours là, sonnant parfois même plus fort que dans la précédente version. Il est plus authentique. Cela signifie que je suis capable d’écrire quelque chose de drôle, youpi !

Le style est similaire, mais la rondeur et la drôlerie sont davantage appropriées. Le contexte politique autour de la guerre est toujours sombre, et les épreuves sont difficilement surmontables pour une enfant, mais on sent que tous les moments passés avec ses amis et ses parents - nouveaux personnages de l’histoire qui apportent un plus ! - renforcent le courage et la détermination de Megumi en même temps que la hargne et l’impatience du lecteur qui se positionne indubitablement de son côté.

Le déroulement du récit est mieux rythmé, il n’y a pas de blabla inutile, les informations sont données en temps et en heure, parfois même assez durement au regard de l’âge de Megumi, ce qui renforce le fait que la situation est critique et que tous comptent sur elle. Ils la trouvent capable d’endosser son rôle. La fin de l’histoire est absolument terrifiante. La bataille est sévère, elle n’épargne pas Megumi, ni les jeunes lecteurs. Des personnages sont blessés ou meurent et Megumi elle-même manque de ne pas survivre. C’est insoutenable et en même temps, riche en émotions. En le relisant, j’ai été profondément émue - à en pleurer. J’imagine donc que ce n’était pas trop mal écrit.

L’avis d’une maison d’édition

La maison d’édition Livr’S Édition, à laquelle j’avais proposé cette version, m’avait donné, après refus du manuscrit, des pistes pour l’améliorer. Voici leur compte rendu :

Style : le style d’écriture est très enfantin, simple, sans fioritures. C’est clair et facile à lire. Cohérence personnages : Cohérence histoire : Pas de grosse incohérence, sauf à la fin. J’aurais trouvé ça plus intéressant si on avait eu des passages abordant d’autres points de vue que ceux de l’héroïne. À la fin pendant la bataille, Megumi dit que le prince lui a dit qu’il sait que le grand méchant connaît la bague de jade et sait comment elle fonctionne. Or juste avant Megumi ne savait pas encore ce qu’Anis (le traître) savait et avait révélé au grand méchant. Cette partie me semble un peu nébuleuse et pas très logique ni compréhensible. Avant le combat, on sait simplement qu’Anis a révélé leur position, on ne parle pas du plan d’attaque ou quoi que ce soit. D’où Nathaniel sait donc ce que sait le grand méchant ? Et quand l’a-t-il dit à Megumi ? Avis général :

Megumi - Le ponson magique

Résumé

Pour l’anniversaire du Prince Nathaniel, Tiny et Bulstrod emmènent Megumi aux confins de l’univers pour récupérer un ponson magique. Il s’agit d’un fruit sacré pouvant accomplir le désir le plus cher de celui qui le possède s’il a été gorgé d’amour. Tiny apprend à Megumi que Nathaniel souhaite élargir sa famille en voyant naître de nouveaux humanilis, il lui demande donc de donner tout son amour au fruit afin qu’il produise des graines pour amener ces êtres magiques à apparaître.

Couverture représentant Megumi et Tiny sur le dos du pionceur, une espèce de gros chat, Kunio.

Le chemin est périlleux, les trois compagnons rencontrent nombre de créatures plus ou moins décidées à leur barrer le chemin : les Gardiens - créatures légendaires aux pouvoirs incommensurables; Kunio le pionceur - qui les endort avec son regard; les rouleurs - petits trolls de pierre capables de s’embraser de flammes; et la Créatrice - la Nature elle-même qui les met à l’épreuve pour connaître le fond de leur âme.

Les convictions de Megumi sont mises à mal, car elle aimerait aider le Prince à accomplir son rêve, mais elle-même aspire à un avenir différent avec lui. Même si elle n’y songeait pas vraiment, Tiny lui a mis en tête l’idée de fonder une famille avec Nathaniel, à la façon des humains. Elle ne sait pas que c’est aussi ce que le Prince veut en réalité, car Tiny a volontairement omis de le lui apprendre, préférant orienter les deux amoureux vers la sauvegarde de l’espèce humanilis. Après la guerre contre la sorcière maléfique, nombre d’entre eux ont en effet péri.

Après avoir été confrontée à la Créatrice, Megumi décide finalement d’apporter le ponson à Nathaniel, puis de rompre avec lui. N’étant qu’humaine, elle finira par vieillir et mourir, alors que lui est éternel. Elle en souffre, mais c’est la meilleure chose à faire pour que le Prince puisse poursuivre son rôle au sein de sa communauté. Quand il comprend ses intentions, Nathaniel lui dit qu’il préfèrerait être humain pour vivre avec elle, que d’être immortel sans elle. Le ponson, qu’il a dans sa poche, exauce alors son vœu. Il perd petit à petit ses pouvoirs pour devenir humain. Il lui reste cependant une mission importante à accomplir avant de ne plus posséder de magie en lui : il doit planter les graines du ponson dans les arbres qui ont vu leur humanilis mourir pendant la guerre.

Tiny, Nathaniel et Megumi partent alors à travers le monde. Megumi et le Prince se rapprochent intimement, heureux de pouvoir vivre leur histoire, mais Nathaniel est malade. Il semble mal supporter la transformation. Megumi comprend que s’ils ne déposent pas une graine dans son hôte à lui, dans la caverne magique où il est né, il mourra en même temps que l’arbre. Ils n’ont pas de temps à perdre.

Megumi se démène pour arriver à temps, mais l’érable et Nathaniel périssent sous ses yeux. Elle est malheureuse. Elle dépose néanmoins la graine et retourne pleurer sur le corps de son amour perdu. Après un certain temps, la magie opère, l’arbre se réveille et le Prince ressuscite. Bien qu’humain, il est toujours accepté par sa communauté et alterne son temps entre la fac, où Megumi est retournée, et les Monts Enchantés. Il apprend à Megumi qu’après sa résurrection, il a réalisé que de la magie était revenue en lui, bien qu’il soit toujours humain.

Ils sont finalement heureux tous les deux, et Megumi réalise qu’elle est enceinte. Ainsi née la nouvelle génération d’humanilis destinés à sauver la Nature. FIN.

Mes impressions

Cette suite des aventures de Megumi concerne la première version du tome 1, même si on peut imaginer qu’avec quelques remaniements mineurs, elle pourrait aussi relater l’histoire de l’autre Megumi, des années plus tard. Cette histoire est complètement tordue. Je ne sais pas où je suis allée chercher une idée pareille, mais en tout cas c’était rigolo et émouvant. J’ai aussi versé une petite larme. Le style est tout aussi grotesque que dans les deux autres livres, il n’y a aucun doute à avoir sur l’auteur, mais c’est une histoire dynamique et prenante.

Conclusion

Après relecture de ces histoires, je dirais que je ne manque pas d’imagination, que j’ai parfois un peu de mal à structurer l’ensemble et à ne pas m’égarer, et que je suis nulle pour écrire le tout convenablement.

Encore maintenant, alors que j’essaie tant bien que mal d’écrire Samare depuis des années, mon style reste inchangé : pauvreté du vocabulaire, médiocrité sur la beauté de l’écriture, exagération des émotions et sentiments, réactions surfaites des personnages, le tout dit maladroitement plutôt que montré harmonieusement. Mes descriptions sont limpides dans ma tête, mais invisibles aux yeux du lecteur. Bref, je n’ai pas évolué et je dois faire un travail sur le STYLE !!!