Akemi no sekai

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Nos Nuits de Diatomée · Relecture des aventures de Megumi

Ailleurs de Diatomée

Publié le 27/11/2020 dans Lectures.

Relecture de la nouvelle Ailleurs de Diatomée, écrite en 2013.

Résumé

Un type se promène de nuit dans « La Cuve », sorte de vallée aux pieds d’une ville en hauteur. Il attend la nuit pour être seul parce qu’il déteste l’humanité.

Une nuit d’été orageuse, il croise un être desséché entre le vieillard et la mort. Possédé par une étrange lumière, le vieux implore de l’aide et finit par se tuer. L’autre suit la lumière jusqu’à une pierre basaltique qui n’était pas là avant.

Petit à petit, il est attiré par cette pierre et devient fou. Il finit par se retrouver dans la pierre et se dessèche à son tour, devenant un vieil arbre. Toute raison l’a quitté et il ne peut fuir ce qui le tourmente.

Mes impressions

Quelle histoire !

Les descriptions me parlent, mais peut-être uniquement parce que je vois l’endroit qui a inspiré le récit. Cette arrivée dans « La Cuve » est assez mystérieuse.

Le style est bon et quelques tournures de phrases sont jolies et bien rythmées. Dire « Je ne l’entendais pas à proprement écrire […] » parce que le récit est littéral, c’est extra. Il fallait y penser.

Le point de vue est immersif et c’est beau de ressentir les pensées brutes et haineuses de cet individu au travers d’un langage à la fois instinctif et primordial (« Quel con ! »), mais aussi très stylisé (« […], laissant Jack aux corbeaux. »).

Le développement du récit me paraît rapide. Je regrette de ne pas avoir davantage le temps de voir ce qui arrive et de sentir la folie du personnage.

En bas, la première partie, est bien rythmée. On sent la personnalité du type, on perçoit bien son antipathie pour le monde, sa crainte, sa curiosité, son flegme et sa presque apathie face à sa rencontre inattendue et au spectacle qui s’offre à lui. Nommer le type Jack à cause de son t-shirt, alors que celui-ci vient de se poignarder dans le cœur - ce qui n’est pas banal comme suicide - et commenter le geste avec désinvolture, en se disant « Pauvre type ! ». Il faut le faire. On imagine presque le type avec les mains dans les poches.

En revanche, En haut me parait chaotique. C’est normal, puisque le personnage perd la boule, mais du coup son environnement, sa condition et sa décision finale sont peu claires.

La dernière phrase est terrible ! En fin de compte, Slipman et Jack sont une seule et même personne. Et le narrateur aurait préféré qu’il reste pour que ce soit lui qui continue à endurer tout cela… ?

La noirceur et l’ambiance du récit sont bien dosées, elles montent crescendo. À mon avis une histoire un peu plus longue permettrait quand-même de mieux ressentir l’angoisse du texte fantastique. Mais on est pas loin d’un frisson lovecraftien !

Conclusion

Cette nouvelle est très sympa, intrigante et ne manque pas d’humour - bien qu’il soit plutôt noir et grinçant. Je suis bien contente de l’avoir relue et je pense que cela m’a permis de sentir ce qu’est le vrai travail du style (en bannissant toute expression toute faite et en jouant sur les mots).