Akemi no sekai

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À propos
La structure dramaturgique de Samare · Ailleurs de Diatomée

Nos Nuits de Diatomée

Publié le 28/11/2020 dans Lectures.

Relecture de la nouvelle Nos nuits de Diatomée, écrite en 2015.

Résumé

Deux amis sont installés sur une colline, à la belle étoile. Ils contemplent le ciel et l’un d’eux parle d’une étoile, Luar Ee, qui pourrait abriter la vie.

Ils se prennent tous les deux à rêver de ce que serait leur vie si, de là-haut, une forme de vie venait les arracher à ce monde qui n’est pas le leur, dans lequel ils se sentent mal.

Espérant qu’une main leur soit tendue, ils élèvent leurs paumes vers les cieux et attendent. Faute de changer de monde, ils changent de philosophie et gardent la lueur de Luar Ee dans leurs cœurs, comme un espoir.

Mes impressions

J’adore le déroulement de l’histoire. Dès les premières lignes, nous sentons à la fois la passion d’Aurèle, et la foi du narrateur en l’espoir de son ami. Ils sont tous les deux bien installés, semblant profiter de la vie, bien qu’une ombre plane sur leurs âmes. Aurèle sent bien que son ami·e est, tout autant que lui, troublé·e par ce monde. Il partage ses espoirs.

Ainsi, Luar Ee, cette étoile que le narrateur ne voit même pas, incarne la lueur qui donne envie de se lever le matin et qui fait croire, encore et toujours.

J’aime les personnages qui sont à la fois paisibles et contrariés. Je n’ai aucune difficulté à ressentir les émotions du narrateur, ni celle de son ami, et je m’imagine parfaitement vivre la scène et, pourquoi pas, tenir les mêmes propos. Encore que je n’en sache pas autant sur les constellations qu’eux. Leur complicité et leur lien avec ce qui les entoure (le gouffre, l’herbe moelleuse, etc) sont magnifiques.

La philosophie des personnages est intense, ils sont animés par leurs vœux, leurs convictions. Et ils sont sur la même longueur d’onde. Alors qu’Aurèle propose d’imaginer « un monde où chacun ferait tout pour les autres [et qui] serait un monde où les autres feraient tout pour chacun », le narrateur avoue penser à cela tous les jours. C’est émouvant.

J’ai retrouvé des tournures de phrases et des images poétiques qui m’ont transportée. J’ai particulièrement aimé la façon de personnifier les étoiles.

Distingues-tu la Licorne, Monoceros ? Elle avance sur les pas d’Orion.

Ou encore :

Orion continuait certainement sa glisse sur l’horizon.

Que c’est bien dit…

La fin me déçoit un peu. Non, ce n’est pas de la déception, c’est de la crainte ou de la tristesse. Je me suis facilement laissée happée par l’espoir contagieux des deux personnages, si bien que la redescente est douloureuse, pire qu’un coup de bambou ! Je pense que la nouvelle aurait dû s’achever sur la magnifique image de la « Licorne [trottant] déjà vers l’ouest, sans même tourner la tête vers [eux] ».

Conclusion

Après la lecture de cette nouvelle, et de Ailleurs, je réalise que mes textes - mon style - correspondent à de la « lecture de gare », à du divertissement, alors que le travail délicat des mots par Diatomée correspond à de la lecture de réflexion, à de l’art.