Akemi no sekai

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Relecture de mon roman Objectif petit ami

Publié le 01/12/2020 dans Lectures, Lectures.

Avec la même idée de voir comment mon écriture a évolué, j’ai relu Objectif petit ami écrit à l’occasion du Prix Nouveau Talent organisé par la fondation Bouygues Telecom en 2015 portant sur une citation de Jules Renard :

Le véritable courage consiste à être courageux précisément quand on ne l’est pas.

Résumé

Mélanie, 30 ans, souffre d’une timidité quasiment pathologique. Elle a du mal à aller vers les gens, mais se sent parfois trop seule. Pour voir du monde, même si elle reste seule dans son coin, elle se rend la plupart du temps à la médiathèque pour travailler.

Un jour, elle reçoit une lettre dans laquelle un inconnu lui dit l’avoir revue récemment et lui avoue qu’il l’aime. Il souhaiterait qu’elle découvre qui il est par le biais de courriers. La meilleure amie de Mélanie, Camille, est très enthousiaste à cette idée. Mélanie commence alors à rechercher qui pourrait être cette personne.

À la médiathèque, Clément, qui travaille là, lui vient en aide dans ses recherches sur la Roumanie - pays dont le mystérieux inconnu lui a parlé.

Alors qu’elle apprécie de plus en plus Clément, Mélanie s’intéresse moins à l’inconnu, mais elle commence à penser que c’est peut-être un détraqué et cela l’inquiète. Soupçonnant tous ses collègues les uns après les autres, elle finit par se persuader que c’est son patron qui a fait le coup pour inciter Camille, sa femme, à se désintéresser un peu de la vie de Mélanie. Le couple rencontre des difficultés et Mélanie craint que son patron ne s’en prenne à elle. Elle confie ses craintes à Clément, qui lui avoue qu’en vérité, c’est lui l’auteur des lettres.

Il a eu de nombreuses occasions de révéler ce détail, mais ne l’a pas fait. Mélanie est déçue et lui demande de s’expliquer. Il était trop timide et anxieux à l’idée de l’aborder directement parce que lorsqu’ils étaient au lycée, il l’aimait déjà et elle l’avait rejeté. Vu qu’elle ne l’avait pas reconnu quand il était arrivé à la médiathèque, il a été trop lâche. Il a manigancé tout un tas de trucs tordus qui le font bel et bien passer pour un détraqué. Après coup, lorsqu’ils se sont rapprochés, il n’a pas su faire machine arrière et avouer. Elle lui pardonne finalement et ils coulent des jours heureux.

Mes impressions

Cette histoire ne manque pas d’humour. Mélanie est clairement un cas désespéré, à la limite de la caricature, et ses réactions peuvent faire sourire ou soupirer, au choix. Pourtant, les gens comme cela existent bel et bien ! Quant à Camille et Yakuza, le jeune professeur de japonais adepte de katana, ils sont attachants et bien serviables, à leur manière. Ils ont aussi quelque chose de loufoques, mais ils sont authentiques. C’est assez dommage que ces deux personnages soient mieux que les deux principaux. Et le fait que les hommes pratiquent (presque) tous un sport spécifique sculptant leur silhouette comme s’ils descendaient tout droit de l’Olympe est assez comique.

Le déroulement de l’histoire et parfois un peu lourd et maladroit, mais il s’agit d’une enquête et pour une première ce n’est pas si mal. Après tout, il faut bien disséminer des indices et lancer sur de fausses pistes pour rendre le dénouement plus intéressant. Le problème, c’est qu’il faut de ce fait démonter les fausses pistes pour ne pas flouer le lecteur qui a bien perçu les indices. Cela rallonge forcément l’histoire.

Quant au dénouement justement, il n’était pas si fameux que cela. Tout ce passage où Clément s’explique et où Mélanie essaie de comprendre cette folie est long et niais : trop d’hésitations, de gênes, d’accusations, etc. C’est inintéressant et pas drôle du tout, sauf le moment où il est fait allusion à Yakuza, qui interroge l’ami de Clément à coup de katana pour découvrir l’identité de l’auteur des lettres alors que celui-ci est en plein aveux. Concernant la révélation de Clément, donc, il aurait mieux valut qu’il se confesse à la première occasion et que Mélanie confirme son côté dérangé tout en le prenant à la rigolade, parce que sachant la vérité, elle n’a plus à se faire de soucis. Bien sûr cela aurait raccourci l’histoire, mais ce n’aurait pas forcément été un mal.

En ce qui concerne le style, il n’est pas bien différent de celui de d’habitude, quoique un peu plus adulte que dans Megumi. Il a des tournures ou des comparaisons marrantes, les personnages sont plutôt naturels la plupart du temps (sauf au moment de la révélation de fin). Globalement, il y a quand-même trop d’expressions passe-partout et pas mal de lourdeurs (pensées redondantes).

Concernant la citation du concours, il me semblait que les traits de personnalités de Mélanie et Clément reflétaient bien ce dont Jules Renard parle. C’est la lâcheté de Clément qui amène Mélanie à se montrer si entreprenante et à découvrir son courage. Pourtant, Clément est aussi courageux, sans vraiment l’être, quand il décide d’avouer ce qu’il a fait pour éviter à Mélanie de se faire du souci. C’est la décision de Clément de se montrer lâche - en envoyant ses lettres plutôt qu’en se montrant sincère - qui a libéré la force de caractère de Mélanie, mais aussi la sienne.

Conclusion

Cette relecture m’a plutôt déçue. Je me rappelai une meilleure histoire. Je pense qu’il y aurait plus de travail à apporter aux caractérisations des personnages, car le délire de Clément tombe un peu comme un poil dans le potage alors que jusque-là, il paraissait plutôt sain et amusant. La fin est à repenser complètement. Avec le temps, je comprends mieux le recalage de mon manuscrit pour ce fameux concours, même s’ils avaient tout bonnement annulé le concours parce qu’aucun manuscrit proposé ne leur convenait… 🤔