À son image de Jérôme Ferrari
Dernière lecture en date, À son image de Jérôme Ferrari. Roman assez court, mais qui demande pas mal de patience et de concentration.
Résumé

Antonia, jeune photographe, meurt dans un accident de voiture. Son parrain officie la messe pour ses funérailles durant lesquelles, à travers les souvenirs de ses proches, l’on découvre sa vie, ses aspirations, ses projets et ses déceptions.
Mon avis
Je l’ai lu en entier, mais j’ai eu beaucoup de difficultés à raccrocher les morceaux et à rester concentrée sur l’histoire d’Antonia.
En effet, tout est décousu. Le début du roman nous promet un récit riche en émotions, centrée sur la jeune femme. Sa mort est un choc, car elle arrive alors que l’on pense que l’on va découvrir sa vie.
C’est effectivement le cas, nous la découvrons aux travers des émotions et des souvenirs de son oncle, de ses amis, de son amant. Tout est haché, mélangé, retourné. Je n’ai même pas réussi à savoir quel âge avait Antonia au fur et à mesure de l’histoire.
Cela n’a pas été le plus déroutant, pourtant. Les passages centrés sur la guerre et la photographie comme outil de propagande, du point de vue d’autres photographes, de personnages historiques dans ce milieu, arrivent comme un cheveu sur la soupe. Des passages mélangés de la vie d’Antonia, et de sa mort dans le cercueil, sont encore entrecoupés de ces exposés sur la vie d’autres photographes. Pourquoi ? Pour nous apprendre que la photo est un outil dangereux, qu’elle peut montrer ce qu’il ne faut pas voir ou cacher ce qu’il convient de révéler, ou encore déformer la réalité. La photo capture un instant qui est déjà passé, comme le dit avec d’autres termes l’auteur, via la bouche de son narrateur qui rapporte les paroles désabusées (avec d’autres mots) d’une jeune femme confrontée à la guerre.
Les références à Dieu, à l’église, aux prières, notamment les différents éléments d’une messe funéraires, m’ont un peu ennuyée. Cela ne m’intéresse pas et je pense qu’on aurait pu sentir l’ébranlement de la foi du Prêtre, qui enterre sa filleule avec peine, sans avoir besoin de connaître tant de détails sur les chants, les versets, etc.
Conclusion
Pour conclure, je dirais que la grande force de ce roman est qu’il est intrigant. Pourquoi raconter autant de choses sur une femme qui vient de disparaitre, durant son enterrement, alors que personne ne dit un mot de ces événements ? Je ne sais pas. Et c’est pour le découvrir que j’ai poursuivi ma lecture. Au final, j’ai eu un aperçu de la vie d’une femme passionnée par la photo et désabusée par la vie et on m’a appris — mais je le savais déjà — que la photographie est un outil de manipulation. C’est tout. Je reste donc perplexe.