Akemi no sekai

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💖 Terry Pratchett et Akemi · Fantasy : créer un univers fictif (par Diatomée)

Fantasy, taverne et set de table (par Diatomée)

Publié le 11/03/2015 dans Rédaction.

Réflexions autour d’un lieu pratiquement incontournable dans un récit de fantasy : la taverne.

Taverne, auberge et restaurant

Lorsque l’on crée un monde de fantasy, on a tendance assez naturellement à inclure à un moment où à un autre une taverne. Pourquoi pas un restaurant, comme il est plus fréquent d’en trouver par chez nous ? Peut-être justement parce que l’on ne veut pas d’un chez nous, mais bien d’un autre monde. Cependant, même s’il est moins fréquent de tomber sur une taverne dans nos villes et villages, cela reste possible. Sémantiquement, un restaurant est fait pour se restaurer. Cela réduit le mot à une simple fonction corporelle vitale : manger. Or, une taverne revêt un aspect plus chaleureux. On peut y entrer plus discrètement, être un habitué, y jouer de la lyre, boire et manger bien sûr, mais aussi discuter et festoyer. C’est le lieu idéal pour récolter des informations, faire des rencontres, échanger. Le sens du mot « taverne » a bien évolué depuis sa création. Il s’agissait à la base d’un lieu commerçant dans la Rome Antique, généralement constitué d’une seule pièce. Wikipédia en dit un peu plus sur le sujet. De part l’époque d’où elle provient, la taverne est considérée comme l’ancêtre du restaurant. Elle est donc plus rudimentaire. On y mange « à la bonne franquette » comme on dit familièrement et on y boit bien, entre autres choses. C’est un mot qui sonne bien dans un monde de fantasy plus ou moins médiéval. Une auberge est similaire à une taverne, à la différence que l’on peut y séjourner : passer la nuit dans une chambre ou y loger pour quelques jours.

Trouver un bon nom pour une taverne ou une auberge

Il faut tout d’abord se mettre à la place des gérants de l’établissement (tavernier, tavernière, aubergiste), car en principe, ce sont eux qui ont attribué un nom au lieu. Ceux qui ont peu d’imagination auront tendance à indiquer la possession avec leur propre nom ou, s’il n’y a qu’une taverne dans la cité, le nom de la cité. Par exemple : La taverne de Sven ou La taverne du village caché des capucins. Ceux cherchant un nom plus poussé peuvent partir sur un nom constitué d’un sujet et d’un adjectif. Par exemple : L’auberge du poney fringant (à Bree, dans la Terre du Milieu, de Tolkien), La Jument pavoisée (à Blancherive, en Bordeciel, dans Skyrim) ou encore L’auberge du Dragon qui rote (dans la nouvelle Bredebie et compagnie écrite par Akemi). Le nom peut être original tout en ayant un sens (caché ou pas). Il faut aussi essayer de ne pas en reprendre un qui existe ailleurs et pour cela, une recherche sur Internet est ce qu’il y a de mieux.

Hey les gars ! J’sais pas pour vous, mais moi j’prendrais bien congé au Dragon qui rote ! Elle est mortelle cette aventure !

Du pain, du vin et de bons nains !

Mais que sert-on dans une taverne ? Tout dépend du monde et des gens qui y vivent. Il est rare d’y trouver de la haute gastronomie, mais pourquoi pas. Si votre monde contient par exemple un arbre fruitier qui n’existe pas sur Terre, il peut être intéressant d’en faire un rappel en proposant par exemple un plat ou une boisson faite à base de ce fruit. Dans les tavernes de la Rome Antique, il se vendait de l’eau chaude, du pain, du vin, des plats simples avec des légumes. Ça peut donner des idées. Pour ma part, j’aime inventer des plats étonnants. Ainsi, je parle dans l’une de mes histoires de tourte aux quatre viandes et de soupe en boyau (super pratique à manger). Pour un peu d’humour, on peut avoir des noms gastronomiques pour des plats ne les méritant pas :

Poisson sortant des eaux féeriques aux reflets de pleine lune

Cela pourrait être une sardine déposée sur des pâtes sans saveur (blanches, d’où l’idée de reflets lunaires). Enfin, il y a ceux qui mangent pour vivre et ceux qui vivent pour manger. Suivant la façon de penser des habitants du monde, ce que l’on sert dans une taverne sera très différent. Si l’on se nourrit uniquement pour vivre, une taverne peut finalement ressembler à une station essence. Les gens y font le plein (comme des camions) et repartent au bout de 5 minutes. Filez de la soupe en boyau à un nain et il s’en mettra plein la moustache ! Il fallait bien un rapport avec le titre, désolé…

Un set de table ?

Oui, pourquoi pas. Ça évite d’abîmer la table. Ça laisse pas mal de traces les culs de bouteilles. Le jeu du couteau entre les doigts peut laisser des traces lui aussi (de deux sortes, même).

Plus sérieusement, cette rubrique a pour objectif de faire réfléchir (encore une fois). Il s’agit ici de penser à tout ce qui compose la taverne (le comptoir, la disposition des tables, l’éclairage pour la nuit, les assiettes,…) et à ce qui interagit avec elle. Le but est de bien définir l’endroit. Cela est valable pour la taverne, mais également pour chaque lieu où les héros de l’histoire vont passer. Ça apporte de la cohérence, une meilleure immersion du lecteur et donc, un livre plus plaisant à lire.

Un set de table en papier signifie que des arbres ont été abattus quelque part dans le monde, qu’il y a une industrie de transformation du bois, … Si l’histoire se situe a une époque Moyenâgeuse, il est peut probable que l’on gâche du papier de la sorte. En revanche, un set de table en bois peut être une bonne idée. Il pourrait y avoir le menu pyrogravé dessus ou un plan de la cité du coin, si la taverne se trouve sur un passage fréquenté par les voyageurs. Il faut garder à l’esprit que chaque description doit être juste. Ce serait dommage d’avoir des tables en bois alors qu’on apprend au chapitre passé que le monde ne dispose d’aucun végétal.

Conclusion

La taverne est généralement un lieu clef dans les histoires de fantasy puisqu’il est propice aux échanges et aux rencontres. Cet endroit, comme tous ceux qui sont importants dans une histoire, doit être bien réfléchi. S’il y a un ingrédient local qui fait la fierté des villageois, intégrez-le au menu dans des plats ou nature. Un bon conseil : il ne faut pas hésiter à faire des plans et des dessins de l’établissement.