Akemi no sekai

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Les 100 de Kass Morgan

Publié le 28/08/2015 dans Lectures.

Les 100 de Kass Morgan est le roman qui a inspiré la série télévisée éponyme. Je vous le dis tout de suite, il n’a fait que l’inspirer ! Même si l’on retrouve les personnages principaux de la série dans le livre – et encore, pas tous (Dieu merci !) –, ils sont différents et ne vivent pas les mêmes histoires.

Couverture du roman avec le titre écrit en gros et les visages des personnages dedans.

Si vous connaissez la série et que vous l’aimez assez pour connaître les personnages par cœur et vénérer leurs actes héroïques – ou non –, je vous déconseille de lire le roman. Il vous fera perdre les pédales. Si au contraire vous avez lu le roman et que vous avez trouvé l’histoire géniale, ne vous plongez surtout pas dans la série ! Vous ne feriez que vous perdre complètement dans le récit.

Je vais principalement parler du roman ici (le premier tome). Si vous voulez le lire, repassez voir cet article plus tard !

Petit bonus (qui n’en est pas vraiment un, mais bon) : une photo des personnages de la série parce qu’ils sont cool avec leurs balafres et leurs fringues crados !

Photographie des personnages de la série dans un décor hostile.
Personnages de la série : Finn, Clarke, Bellamy, Jasper et Octavia

L’histoire

L’histoire commence dans une navette spatiale 300 ans après la guerre nucléaire qui a rendu la Terre inhabitable. Les derniers survivants de l’espèce humaine vivent à bord de cette boîte de conserve géante qui flotte dans l’espace.

L’humain a beau avoir presque disparu, il n’a pas pour autant perdu ses mauvaises habitudes. Des classes se sont formées au sein de la colonie et des inégalités absolument injustes creusent des fossés immenses entre les habitants des différents secteurs : Phoenix, Arcadia et Walden.

Le but principal du conseil et du Chancelier, qui régissent les lois, est de maintenir en vie l’espèce humaine afin de pouvoir retourner sur Terre dès que cela sera possible – quand il n’y aura plus de radiations, donc… Les lois, très strictes, sont conçues pour permettre la survie des Hommes dans la navette spatiale et les dirigeants n’hésitent pas à punir et à sacrifier des personnes pour le plus grand bien des autres.

Au moment où cette histoire commence, la navette est ancienne, abîmée et la population a trop augmenté. Les réserves d’oxygène s’amenuisent et si rien n’est fait, tous les habitants mourront. Le conseil décide donc de vérifier si l’air de la Terre est de nouveau respirable. Pour se faire, 100 jeunes délinquants enfermés à l’isolement (c’est comme ça que c’est dit dans le bouquin) sont envoyés sur Terre. Pourquoi eux ? Parce qu’ils consomment le précieux oxygène alors qu’ils ont commis des crimes et que de toute façon, ils seront exécutés dès qu’ils seront majeurs, comme la plupart des criminels. Des bracelets leur sont enfichés dans le bras afin de transmettre leurs signaux vitaux aux médecins de la colonie qui évalueront depuis la navette dans l’espace si les radiations ont une incidence sur leur organisme.

Le tome 1 nous présente les personnages principaux, nous exposant les crimes qui leur ont valu de faire partie de l’expédition sur Terre. Une fois qu’ils ont atterri, l’histoire se centre principalement sur leur faculté à survivre en désignant un chef, en apprenant à chasser, en se bâtissant un campement et en utilisant leurs maigres connaissances – acquises dans des livres miraculeusement sauvés du cataclysme sur Terre – pour se repérer dans les bois ou pour soigner leurs blessés.

Les personnages principaux

Clarke

Elle provient du secteur privilégié de la colonie, Phoenix, mais a été enfermée à l’isolement parce qu’elle a couvert les expériences interdites pratiquées par ses parents sur des orphelins.

Clarke a étudié la médecine et elle devient un atout dans le campement sur Terre après l’atterrissage violent de la navette des 100. Elle fait tout pour soigner tout le monde. En bonne adolescente intelligente et séduisante, elle a un passé quelque peu trouble et plusieurs prétendants se bousculent à ses pieds.

Bellamy

Bellamy vient de Walden (il ne fait donc pas partie des privilégiés). Il n’est pas un criminel à proprement parler. Il ne faisait initialement pas partie des 100 adolescents envoyés sur Terre, mais il a tout fait pour infiltrer la navette au moment du décollage parce que sa petite sœur, Octavia, se trouvait à bord. Il faut savoir que dans la colonie, avoir un frère ou une sœur est absolument exceptionnel puisque les lois interdisent à un couple d’avoir plus d’un enfant.

Bellamy est le plus débrouillard des jeunes envoyés sur Terre. Sans trop vouloir se mettre en avant, il prend des dispositions pour chasser et permettre à tout le monde de se nourrir. Son but principal est de quitter le camp avec sa sœur dès que possible afin d’être loin quand le reste de la colonie arrivera sur Terre. Il a peur d’être exécuté parce qu’il a blessé le Chancelier pour monter à bord de la navette.

Wells

Wells est le fils du Chancelier et il vient du secteur de Phoenix. Cela ne l’empêche pas de commettre un crime – brûler le seul arbre de la colonie (quel crétin !) – afin de se retrouver à l’isolement et de pouvoir aller sur Terre avec Clarke. La plupart de ses compagnons d’infortune ne l’aime pas et se méfie de lui à cause de son père, mais il parvient vite à s’affirmer au sein du groupe. Il a de solides connaissances de la Terre parce qu’il a beaucoup étudié et cela devient un atout pour guider ses camarades.

Il est amoureux de Clarke et doit à tout prix se faire pardonner de ce qu’il lui a fait. En effet, Clarke lui a confié que ses parents pratiquaient des expériences interdites sur des enfants – sous la menace du vice-chancelier – et alors qu’il lui avait promis de ne rien dire à son père, Wells l’a répété. Son père étant le chancelier, il a fait arrêter les parents de Clarke qui ont été traité de menteurs par le vice-chancelier et condamnés à mort pour leurs expériences. Puisque Clarke était au courant, elle a aussi été jugée coupable et condamnée à l’isolement jusqu’à sa majorité. Elle en veut à Wells d’avoir mouchardé et elle le considère responsable de tous ses malheurs.

Glass

Glass est la meilleure amie de Wells. Elle est également issue de Phoenix. Elle s’est retrouvée à l’isolement parce qu’elle était enceinte, ce qui est interdit lorsque l’on n’est pas marié et que l’on n’a pas reçu une autorisation du conseil. Elle devait partir sur Terre avec les 100, mais elle a profité de l’intrusion de Bellamy au moment du décollage pour s’enfuir de la navette et retrouver l’homme qu’elle aime.

Grâce à elle, le lecteur peut voir la vie sur la colonie parallèlement à celle sur Terre. Le problème d’oxygène est de plus en plus critique et tandis que les 100 apprennent à survivre sur Terre, Glass assiste, impuissante, à l’isolement des deux secteurs les plus pauvres de la colonie qui seront les premiers à être privés d’oxygènes et à s’éteindre. Luke, l’homme dont elle est amoureuse, vit sur Walden. Elle l’y rejoint pour mourir avec lui.

Mon avis

Sur l’histoire

L’idée est bonne. J’aime beaucoup cette notion de cataclysme nucléaire ayant forcé l’humanité à migrer dans l’espace. En revanche, je déplore le manque d’originalité du mode de vie des humains dans la navette. Même si tout le concept est plutôt bien pensé – restriction d’eau, rationnement des vivres, lois drastiques, etc –, je trouve dommage que les humains ne semblent pas avoir appris des erreurs du passé. C’est assez impensable d’imaginer que même dans la colonie qui regroupe les derniers survivants de l’espèce humaine, les plus riches mènent la danse.

Les personnages sont plutôt bons aussi. Ils ont des comportements différents, même si au fond, ce ne sont que des ados qui pensent plus à leurs relations amoureuses qu’à la survie de l’espèce. Clarke est une jeune fille courageuse et altruiste. Bellamy est quelqu’un de fier, mais il a le cœur sur la main et il est fidèle. Wells est droit, mais il manque parfois de discernement. Quant à Glass, elle est celle qui pense le plus à sa propre existence, mais paradoxalement son comportement est celui qui est le moins égoïste. Le contraste entre tous ces personnages est intéressant et stimule la lecture.

Le déroulement du tome 1 est assez bien pensé aussi. J’ai aimé atterrir avec les 100 sur Terre et voir comment ils allaient faire pour nous maintenir en vie. Oui, moi avec eux, car ma lecture dépend de leurs actes. Je m’explique : si j’avais passé toute ma vie dans un navette rouillée dans l’espace et que j’avais la chance d’aller sur la planète de toutes les espérances, je respecterai cette planète plus que tout autre chose au monde – surtout si mes ancêtres avaient dû la quitter parce qu’ils l’avaient souillée. Alors si une fois arrivés sur Terre les 100 se mettaient à faire n’importe quoi, je ne verrai pas l’intérêt de lire leurs aventures.

Sur le style

La lecture est assez facile. Les évènements s’enchaînent bien. Les retours en arrière qui nous permettent de comprendre le passé et l’histoire des personnages sont bien mis en évidence dans le texte, ce qui ne déstabilise pas la lecture ou la compréhension.

En revanche, je ne comprends pas le choix des « titres » de chapitres. Chacun des chapitres porte le nom du personnage dont il traite principalement. Par exemple, lorsque l’on va voir un moment du passé de Ballamy (mon chouchou), le chapitre va très sobrement s’intituler « Bellamy ». Ce choix aurait été judicieux, selon moi, s’il y avait eu plusieurs narrateurs internes, mais ce n’est pas le cas. Le narrateur est omniscient, mais il se balade sur l’épaule des personnages et lit dans leur tête. Si bien que les chapitres se différencient (en plus de leur contenu) par le style de langage adopté par le narrateur en fonction du personnage dont il est question, comme si le narrateur voulait parler un peu comme le personnage – dans le cas de Bellamy, de manière assez vulgaire ! Et même s’il est omniscient, le narrateur s’amuse bien avec nous et ne nous permet de voir que ce que les personnages qu’il suit voient ! C’est à vous rendre fous, surtout quand vous avez regardé la série – je sais, j’avais dit que je n’en parlerai pas, mais quand-même… – et que vous savez qu’il doit se passer des choses !

En parlant de ces choses (suspense…), je regrette qu’elles ne soient mentionnées qu’en toute fin du livre – à la dernière ligne en fait – et qu’il faille attaquer directement le tome 2 pour assouvir sa curiosité. C’est cruel !


Pour conclure, je dirai donc que Les 100 est un assez bon livre pour celui qui veut imaginer à quoi ressemblerait la Terre après l’apocalypse, quand la nature aura repris le dessus et que les cathédrales seront englouties sous une montagne de végétation ardente. Mais, comme je l’ai dit plus haut, ce livre est à éviter si vous suivez la série. Remarquez, je ne suis moi-même pas ce conseil puisque, malgré mon assiduité sur les épisodes télévisés, je lierai le tome 2 dès que j’en aurai l’occasion. Quelque part, les histoires sont si différentes – mon Dieu, les réalisateurs de la série ont pris tellement de libertés – que cela vaut quand-même le coup d’œil. Je sais, ce que je dis n’a aucun sens !