Akemi no sekai

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Énième nouveau début pour mon roman Samare · Dernières réflexions sur Samare : la cité et son fonctionnement

Harry Potter et l'enfant maudit de Jack Thorne

Publié le 07/11/2016 dans Lectures.

Voici mon avis sur la pièce de théâtre Harry potter et l’enfant maudit. Attention, spoilers.

Il fallait s’y attendre, j’ai fini par lire Harry Potter et l’enfant maudit. Je vais vous en parler un petit peu, histoire de reprendre du service !

L’histoire

Couverture du roman représentant un enfant dans une couronne de paille supportée par des ailes.

L’histoire est bien ancrée dans l’univers de Harry Potter, comme on pouvait s’y attendre puisqu’elle est directement basée sur une histoire originale de J.K. Rowling.

Le récit commence à la gare de King’s Cross, 19 ans après la bataille de Poudlard durant laquelle Voldemort a été battu. On sent directement que l’on pourrait voir cette histoire comme la suite des aventures de Harry et compagnie. D’ailleurs, le livre a été annoncé comme le huitième tome de la saga. Je ne pense pas que l’on peut aller jusque-là. De nombreux détails sont omis, des personnages ont disparu (parce qu’ils ne servaient pas dans l’histoire) et des répliques sont inversées par rapport à l’épilogue du tome 7. Et encore, ce n’est que la partie visible de l’iceberg.

Les points négatifs

Le théâtre

Il ne s’agit pas d’un roman, mais d’une pièce de théâtre, et même si au départ cela ne me posait aucun problème, finalement je trouve que c’est ce qui écarte le plus cette histoire des autres.

Comme le texte est écrit pour être joué, et donc vu, tout est exagéré. La lecture est donc parfois gênée, mais le plus gros problème, est que les discours et les réactions des personnages sont improbables. Ce qui nous amène au point suivant.

Les personnages

On ne reconnait pas forcément les personnages. Même s’ils ont grandi, on aurait préféré retrouver des traits spécifiques à chacun d’eux. En bref, ni ceux que nous connaissions, ni les nouveaux, ne sont crédibles.

On a ici affaire à un Harry Potter continuellement déprimé, qui croule sous le poids du travail et de sa vie de père, alors que nous l’avons toujours connu combatif et déterminé, même quand il savait qu’il était voué à mourir.

Ginny semble avoir également perdu de sa fougue.

Ron est censé être le rigolo de l’histoire, mais sa jovialité tombe un peu à plat.

Hermione est moins sûre d’elle quant à son intelligence et à ses facultés de déduction. On se demande même comment elle a pu devenir ministre de la magie en ayant si peu confiance en elle (elle a du mal à parler devant une assemblée !) et en prenant d’aussi mauvaises décisions (elle conserve un retourneur de temps alors même qu’elle soupçonne d’anciens Mangemorts d’en avoir usage !).

Quant à Drago Malefoy, il reste le personnage que nous connaissions le plus fidèle à lui même. Toujours méprisant, il est un peu plus calme, notamment parce qu’il a la vie dure. Sa femme est malade et finit par mourir et il ne sait pas comment soulager la peine de son fils si ce n’est en suppliant Harry Potter de laisser le sien être ami avec. Mais l’histoire est tellement bizarre que le pauvre Drago doit faire face à une rumeur qui l’empêche de vivre correctement.

Le scénario

Complètement tiré par les cheveux, même pour une histoire portant sur la magie. ATTENTION, SPOILERS.

Une rumeur circule selon laquelle le fils de Drago serait en fait celui de Voldemort. Les Malefoy auraient utilisé un retourneur de temps pour obtenir cet enfant (bizarre, me suis-je dit, puisque les retourneurs de temps ont été détruits dans le département des mystères durant la bataille au ministère de la magie, dans le tome 5. Mais tout cela trouve une explication bancale dont je ne me rappelle déjà plus). Forcément, le pauvre Scorpius ne se fait pas d’amis à l’école (à part Albus) et Drago est mal vu, car soupçonné d’être encore un Mangemort.

Pourtant, Albus Potter ne se soucie pas de cela. Son plus gros problème, à lui, c’est d’être le fils du Survivant qui a réussi à éliminer Voldemort. Il ne supporte pas la notoriété de son père, ni le fait que celui-ci ne s’intéresse pas suffisamment à lui. Il vit dans l’ombre de son père et il déteste ça. James et Lily, son frère et sa soeur, s’en accomodent si bien qu’ils disparaissent rapidement de l’histoire (trop nul…).

Scorpius essaye donc de supporter sa condition grâce à l’amitié d’Albus alors que ce dernier veut tout faire pour montrer que son père n’est pas si saint que ça. Avec l’aide de la cousine de Cedric Diggory (elle sort d’où celle-là ?! On le saura plus tard), ils décident donc de voler le retourneur de temps qu’Harry a perquisitionné chez un Mangemort et qu’Hermione garde au ministère. Ils veulent retourner à l’époque du Tournois des Trois Sorciers et empêcher la mort de Cedric. S’ensuivent tout un enchaînement de paradoxes temporels qui créent des réalités alternatives assez intéressantes à voir. Je ne vous en dis pas plus ici, vous serez peut-être contents de revoir certains personnages et de découvrir comment Scorpius se démarque dans l’histoire. C’est le moment le plus intéressant.

Pendant ce temps, Harry ressent des élancements dans sa cicatrice (par quel miracle, je vous le demande, puisque cette connexion avec Voldemort est censée avoir été détruite avec le morceau de l’âme de Vous Savez Qui qui était en lui). Il pense que le pire va arriver. Il interdit à Albus de fréquenter Scorpius en pensant que la rumeur est peut-être fondée et que l’enfant de Drago serait celui de son pire ennemi.

En fin de compte, on comprend que les deux garçons ont été manipulés par la cousine de Cedric qui n’est autre que… la fille de Voldemort. WTF ?!? Eh oui, avant la bataille de Poudlard, le petit coquin s’est adonné à des plaisirs bassement humains, probablement entre deux moments où il recherchait la baguette la plus puissante au monde et où il essayait de tuer Dumbledore et Harry. Je ne vous dis même pas qui est la mère, ça m’a trop choquée.

Bref… Cette vilaine fille entraîne donc Albus et Scorpius quelques années en arrière afin d’essayer d’empêcher Voldemort de tuer le Harry bébé et ainsi de lui fournir la protection magique de sa mère et blablabla. Cette charmante jeune fille essaye en fait d’accomplir la prophétie qui annonce le retour des ténèbres (ce qui explique qu’elle avait besoin d’Albus et de sa haine envers son père). Mais elle n’a pas beaucoup de jugeotes puisqu’en plus de n’avoir rien compris aux prophéties et de reproduire les erreurs de son Voldemort de père, elle n’apprend rien non plus des différents voyages dans le temps des garçons et risque un énième paradoxe. Tout cela n’est pas très logique.

Bon finalement Harry et ses amis utilisent un autre retourneur de temps (décidément, il en reste en stock) et vont retrouver les enfants le jour d’Halloween, quand Voldemort s’apprête à tuer les parents de Harry. La fille voudrait se présenter à son père et Harry se métamorphose en Voldemort (bah oui, c’est un sorcier) et lui fait croire qu’il l’accepte comme fille pour pouvoir la piéger. Pendant qu’ils se trouvent à cette époque, il aimerait bien faire aussi quelque chose pour ses parents, mais il a compris que s’il changeait le passé, tout l’avenir serait également différent et il ne peut faire autrement que de regarder son père et sa mère mourir.

Les points positifs

Bah cette fois il y en a beaucoup moins ! J’aime le fait que quelque soit le temps alternatif dans lequel les personnages se trouvent, ils retrouvent toujours au fond d’eux leur véritable personnalité, ce qui les caractérise (Ron aime toujours Hermione, Scorpius est toujours bon et peut faire ressortir la bonté de son père, Albus est toujours stupide et contre son père, Harry est toujours le Survivant, qu’il soit mort ou pas, etc).

J’aime particulièrement le personnage de Scorpius qui mériterait une place plus importante encore dans l’univers de Harry Potter.

Conclusion

J’ai été déçue par cette histoire qui a finalement été largement médiatisée uniquement pour attirer les fans de la saga originelle alors qu’elle n’a pas grand chose à voir avec. À lire une fois, par curiosité, pas plus. À la limite, autant aller voir la pièce pour plus de divertissement visuel, car ça ne doit pas apporter davantage.


Et vous, petits curieux, l’avez-vous lue cette pièce ? Vous avez assisté à une représentation à Londres ? Ai-je été trop dure, selon vous ? Donnez-moi votre avis ;)