Akemi no sekai

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Chat érotique, court texte · À la piscine, court texte

Au détour d’une ruelle, court texte

Publié le 12/03/2018 dans Mes écrits.
couverture du livre

Voici une petite histoire dont tu es le héros (pas d’érotisme ici ^^). Attention, il faut faire les bons choix pour espérer arriver à quelque chose.

Au détour d’une ruelle

Prologue

L’air est humide et froid, de la fumée s’élève des bouches d’égouts et le cliquetis régulier des engins de l’usine de métallurgie résonne dans l’obscurité lointaine. Vous frissonnez. C’est sans doute la pire nuit de votre vie et elle succède directement à votre pire journée. Vous avez été humilié devant vos paires lorsque votre mère vous a téléphoné à la cafétéria, vous avez fait brûler votre dernière boîte de chocolat à cause d’une erreur de calcul de trajectoire du laser qui aurait dû cuire votre croque-monsieur et vous avez raté le bus qui devait vous ramener à la maison. Vous marchez désormais seul dans la rue, les bras serrés autour de votre imperméable pour empêcher le vent de le faire passer par-dessus votre tête. Les réverbères clignotent, menaçant de s’éteindre à tout instant. Et tout à coup, un grattement proche prend le dessus sur le bruit des machines. Vous vous figez. Il semblerait qu’un animal s’acharne sur la porte du garage de cette vieille maison, là-bas ; celle dont les fenêtres restent toujours closes et dont aucune lumière ne provient jamais ; celle dont le bruit des volets décharnés claquant au vent vous réveille parfois en pleine nuit, alors que vous habitez à plusieurs rues d’ici. Que comptez-vous faire ?

Vous avancez prudemment pour voir quel animal est assez fou pour s’aventurer dans cette maison sordide.

Un petit raton laveur griffe le bas de la porte en bois pourri comme s’il essayait d’entrer dans le garage. Vous vous sentez soulagé, l’animal est beaucoup moins terrifiant que ce que vous aviez imaginé. Que faites-vous maintenant ?

Vous faites un tapage du tonnerre.

Vous criez et cognez dans les poteaux avec votre parapluie pour faire fuir la bête – en espérant qu'elle partira dans l’autre direction et ne vous bloquera pas la rue plus loin. Malheureusement, l’animal se retourne brusquement, les babines retroussées et les crocs prêts à mordre.

Vous faites demi-tour sur la pointe des pieds.

Il existe un autre chemin pour rentrer chez vous, mais il est beaucoup plus long. Si vous marchez vite, vous serez dans votre lit avant le petit matin et vous pourrez dormir un peu avant de repartir pour une nouvelle journée de galère au travail.

Retourner au début de l’aventure.

Vous vous baissez pour grattouiller le raton laveur.

Le raton laveur tourne brusquement la tête et vous montre des crocs acérés et sanglants. De la bave écumeuse coule sur ses babines retroussées. Vous sursautez de surprise et tombez sur les fesses. L’animal en profite pour vous sauter au cou. Que faites-vous ?

Vous continuez d’avancer sur la pointe des pieds pour ne pas le déranger.

L’animal ne vous voit pas. Il ne vous entend pas et vous passez tranquillement. Vous ne saurez jamais pourquoi un animal sauvage se trouve dans cette cour désaffectée, ni ce qu'il cherchait. Mais vous préférez l’ignorer plutôt que de vous retrouver directement plongé dans le scénario d’un mauvais film d’horreur. Vous rentrez chez vous et vous couchez en espérant que le lendemain sera moins éprouvant pour vous.

Retourner au début de l’aventure.

Vous hurlez à la mort

Affolé par vos cris de fillette, le raton vous mord violemment. Il vous semble entendre, dans l'écho de votre douleur, un rire machiavélique en provenance de la maison abandonnée. Vous vous débattez, appelez à l'aide, mais il n'y a rien à faire, la bête est trop puissante. Elle finit néanmoins par vous relâcher et vous vous allongez dans l'herbe humide, en proie à une douleur insoutenable. Vous agonisez des heures durant, persuadé que quelqu'un vous observe par la fenêtre crasseuse de la vieille baraque. Quand enfin vous semblez reprendre vos esprits, vous réalisez que vous êtes assoiffé de sang. Vos membres tremblent, comme mus par une nouvelle vigueur. Vous avez besoin de vous défouler. Vous avez envie de tuer. Qu'allez-vous faire ?

Vous sortez le laser de poche que vous avez piqué au labo.

Ce satané laser a des ratés ! Mais vous parvenez à tirer sur le raton laveur qui roule sur le côté comme un polochon. Essoufflé, en sueur et tremblant, vous vous relevez et donnez un petit coup de pied sur l’animal. Il reste inerte. Soulagé, vous vous écartez à reculons de la maison pour regagner la rue. Lorsque vous sentez l’eau du trottoir clapoter de nouveau sous vos chaussures, vous vous mettez à courir, courir, courir, jusqu'à ce que vous sentiez l’air brûler l’intérieur de vos poumons. Vous avez la trouille de votre vie, mais vous l’avez échappé belle et il vous semble qu'à côté de ça, votre minable petite journée au travail n’est rien du tout.

Retourner au début de l’aventure.

Vous entrez dans la maison pour déloger son occupant pervers.

Vous tombez sur une sorcière flétrie qui vous jette un sort aussitôt que vous passez la porte. Vous voilà définitivement transformé en raton laveur à votre tour. Vous essayez d’attaquer la vieille, mais elle est protégée par un champ magique. Vous ressortez bredouille pour rejoindre le raton qui vous a contaminé et commencez à gratter la porte pourrie avec lui : l’antidote est dans le garage.

Retourner au début de l’aventure.

Vous retournez chez vous.

Vous rasez les murs, courant presque à quatre pattes, et une fois rentré à la maison, vous vous précipitez sur le réfrigérateur, mais il n’y a que des légumes. Mais oui, vous êtes végétarien ! Il n’y a rien ici pour assouvir votre soif de sang si ce n’est votre mère, endormie sur le divan. Allez-vous céder à la tentation ?

Oui.

Félicitations, vous voilà avec un repas suffisamment copieux pour quelques jours. Ensuite, le monstre que vous êtes devra sortir pour dévorer d’autres humains.

Retourner au début de l’aventure.

Non.

Vous êtes désespéré. c’est décidément la pire journée de votre vie. Vous vous faites hara-kiri.

Retourner au début de l’aventure.

Vous allez retrouver les adresses de tous ceux qui se sont moqués de vous au déjeuner.

Vous sortez votre smartphone pour consulter l’annuaire et retrouver tous les moqueurs sans cœurs qui ont gâché votre déjeuner. Vos pâtes sont de plus en plus poilues et il vous est un peu difficile de cliquer sur l’écran tactile, mais vous finissez par créer une liste et, déterminé, vous décidez que cette nuit sera la vôtre. L’esprit vengeur, vous vous rendez chez chacun de vos collègues pour le dévorer, ne laissant sur votre passage qu'une empreinte de raton laveur ensanglantée sur le sol.

Retourner au début de l’aventure.

Vous préférez vous faire hara-kiri pour ne faire de mal à personne.

Vous ne supportez pas l’idée de devoir tuer des gens pour survivre, et de toutes manières, vous n’avez jamais aimé la viande. Vous attrapez une vieille faux rouillée qui traîne dans le jardin de la maison et vous vous l’enfoncez sans hésiter dans le ventre. Vous regardez vos boyaux se déverser sur le sol avant de perdre définitivement connaissance.

Retourner au début de l’aventure.

Vous hurlez à la mort.

Ça énerve davantage la bête qui vous déchiquette sur le champ. Vous n’aviez aucune chance.

Retourner au début de l’aventure.