Inktober, deuxième partie

Une apparition inattendue,
Mon œil éblouis;
Un instant suspendu
Aux airs de paradis.
Puis l’impact fait rage,
Tout s’effondre, se déchire.
Dans mon cœur un orage,
Un cratère pour m’ensevelir.
Cette lueur dans mon ciel
Qui a brûlé ma raison,
Elle a tout emporté avec elle.
Après la collision.

Un lapin lunaire
Adepte de gruyère
Creuse des galeries par envie,
De jour comme de nuit.
Quand le soleil le lui permet,
Il lève des yeux émerveillés
Sur ce monde lointain
Qu’il sait rempli de lapins.

À l’aube, comme je l’attendais
Accueillir la vie, la contempler,
Chérir chacune des prouesses
De ce printemps de hardiesse.

Le jour est fait de folie.
Sous le ciel azuré,
Les danses, la joie de l’été,
Me portent en harmonie.

Au crépuscule, une grisaille glacée
Se pose sur les lacs, les forêts.
Le souffle court, en détresse
C’est l’automne qui révèle mes faiblesses.

La nuit noire résonne d’un cri
Comme la fin sonnée.
L’hiver sur mon cœur s’est posé.
Je ne trouve plus ma place ici.

Quand scintillent les rayons du soleil
Que dans la terre, la vie s’éveille;
Quand s’immisce la chaleur
Et qu’elle anime ton cœur,
Tu sais qu’est venu le temps
De quérir la tiédeur du vent.

Des boules de coton
Aux odeurs de bonbons
Flottent dans les cieux,
Nuages duveteux.
Un chemin de couleurs
Accueille les pas légers
De mon amie la splendeur
Doudouille, licorne ailée.

Autour de toi, une barrière,
Érigée minutieusement
Pour laisser en arrière
Ce que tu es vraiment.

Tu attires pourtant jusqu’à toi
Ceux qui entendent ta voix,
Et tu les laisses orbiter
À l’horizon de tes secrets.

Par accident, je le crains,
J’ai franchis le chemin
De ta lumière à ton obscurité,
De l’ignorance de l’ignoré;
Ta singularité.

Comme d’un vague espoir
Je me souviens d’un soir,
Ou peut-être d’un matin
T’avoir aperçu dans le train.
Moi qui implorais tes mots,
Qui cherchais ton affection,
Quand j’ai frôlé ton dos
Je suis tombée en affliction.
Comment aurais-je pu
Me confronter à tes yeux
Et sourire encore un peu
Quand je t’avais déjà perdu...
Mais que vois-je aujourd’hui ?
Ton être sur les quais.
Si cette fois je ne fuis,
Saurais-je te retrouver ?

Ce que j’ai dit, ce que j’ai fait
Jamais je ne l’oublierai.
Et tes silences, et tes non-dits
Écorchent encore ce que je suis.
Si un jour tu passais
Je te reconnaîtrai
Mais je détournerai les yeux
Me murmurant en vœu
Que de ton côté tu ne vois
Qu’une inconnue, loin de toi.

Je marche dans les plaines,
Au cœur des bois,
Le long de la Seine,
Et tout diffère cette fois.

Qu’est-ce que ce sentiment ?
Vivrai-je un rêve,
Un nouveau temps ?
J’accueille avec joie la trêve.

Un chevreuil par-ci,
Un blaireau par-là,
C’est même un héron que voici
Virevoltant de plus en plus bas.

Je ne vois que bonheur,
Liberté et jouissance,
Épanouissement à toute heure
Sur les terres d’abondance.

De nouveau j’apprécie
Les cavalcades en plein air.
Enfin ils sont partis
Ceux qui faisaient tout taire.

De tout ton corps,
Tu es le prêtre,
Relié aux autres êtres,
Tenant leur sort.
Tu sens tout,
Tu compatis,
Tu perçois tout
De la Nature, de la Vie.
Heureux d’endurer,
Tu sauveras
Ce cadeau de la forêt
Qui un jour passera
De supplice
À délice.

Les cieux éclatés
En milliers d’étoiles
Scintillent de reflets,
Peignent une toile.
Sur nos lèvres, un sourire
Quand au-dessus de nos têtes
Commencent à s’ouvrir
Les corolles de fête.
Feux colorés,
Bourgeons de lumières
Viennent illuminer
Les chemins, les rivières.

Elle craque, elle croque, la gaufrette épaisse. Et son cœur est fondant et crémeux. J’ai bien fait de craquer.

Je la sens qui se glisse,
Qui s’insinue, qui s'immisce,
L’excitation, si douce.
Mes sens s’émoussent.

Elle susurre à mon sang
Sensuellement, elle siffle
Quelle soif, je ressens…
Ses sourires, son souffle.

Un pied devant l’autre
Je franchis la ligne.
Un pas après l’autre
Je suis les signes.
Plus rien pour me retenir,
Plus de doutes, de sursis.
Il n’y a plus que des sourires
Je m’écoute, je vis.