Akemi no sekai

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Le bureau des affaires occultes d’Éric Fouassier

Publié le 02/11/2021 dans Lectures.

Dernière lecture en date, Le bureau des affaires occultes d’Éric Fouassier. Un polar à la française.

Résumé

Couverture du roman représentant un inspecteur portant un haut de forme dans Paris.

Valentin Verne, inspecteur de police à Paris, dans les années 1830, traque un dénommé Vicaire quand il est affecté à une autre enquête. Il doit élucider les circonstances mystérieuses du suicide d’un jeune bourgeois.

Son enquête se révèle plus intrigante que prévu. Conspiration, médecine douteuse, convictions politiques, etc. Valentin a du pain sur la planche. Surtout, son intérêt pour les sciences et son intelligence ne sont pas de trop pour résoudre les mystères.

Parallèlement à cela, il continue de chercher le Vicaire avec acharnement, sans tenir compte des limites, car il est déterminé à sauver Damien, un garçon qui a été enlevé, séquestré et violenté par ce soi-disant ecclésiastique.

Ce que j’en pense

Il s’agit d’un bon polar. Je n’ai rien révélé ici des détails de l’histoire pour préserver le mystère.

Points positifs

La personnalité de l’inspecteur est bien travaillée. On peut aisément se le représenter, il est intrigant et attachant. Il est rusé et intelligent, mais peut-être un peu trop débrouillard. Il y a de nombreux passages où il s’en sort un peu trop facilement, je trouve. Et le pauvre, il n’a pas fini de l’affronter, le Mal…

L’ambiance générale du livre est bien dosée. Paris, étouffante, divisée par la lumière et l’obscurité, la richesse et la pauvreté, les quartiers bourgeois et les basses-fosses, la Seine qui la traverse. Le lieu est bien décrit – parfois un peu trop – et l’époque fidèle.

La romance qui se dessine et l’évolution des sentiments de Valentin.

Le déroulement de l’enquête, plutôt bien mené. Il nous emporte, il n’y a quasiment aucun moyen pour nous de découvrir les choses avant l’inspecteur. Quelque part c’est dommage, mais le roman ne serait pas aussi équilibré s’il avait fallu détailler tous les indices sur un plateau à chaque étape. Certains rebondissements tombent à pic. C’est une bonne histoire.

Les références scientifiques relatives aux découvertes en pharmacologie, médecine, psychologie, etc, qui sont les balbutiements des sciences modernes. Certaines choses ne portent même pas encore leur nom actuel. J’aime l’idée que Valentin ait un cabinet d’alchimie et que, très certainement, il va utiliser ses connaissances pour vérifier l’identité d’un coupable par son ADN ou ses empreintes, avec plus d’un siècle d’avance.

Points négatifs

Le côté obscur et sordide dérange. Il dégoûte même. C’est rassurant, quelque part, qu’un policier aussi doué cherche à défaire ce Mal immonde, mais il est bien triste que ce soit parce qu’il se sent personnellement impliqué. À un moment de l’histoire, Valentin semble approcher du but. Malheureusement, il ne découvre que le corps d’un enfant, égorgé. Je l’ai trouvé bien peu sensible.

On devine assez vite certains aspects de l’histoire. La façon dont les choses sont finalement révélées est solide, ce qui chamboule quand-même le lecteur, mais cela manque de rebondissement.

Les descriptions trop appuyées du contexte politique et de l’état de la ville. C’est du beau travail, il n’y a pas de doute. On sent que l’auteur s’est beaucoup documenté, qu’il a travaillé dur et qu’il a voulu nous immerger du mieux possible. Et nous le sommes ! Mais on dirait aussi qu’il souhaitait caser tout ce qu’il pouvait sur le vieux Paris après la Révolution. Parfois, cela casse le rythme de la lecture et nous sort de l’intrigue. À mon avis…

Conclusion

Le bureau des affaires occultes est un très bon roman policier. Il est d’ailleurs très certainement le premier d’une série. Il serait sans doute agréable de lire la suite des aventures de Valentin Verne, et surtout de découvrir son face-à-face avec le Vicaire. Il me semble pourtant que cela peut durer des tomes et des tomes – un enchaînement d’enquêtes plus poussées les unes que les autres – avant que l’inspecteur ne résolve celle qui le fait avancer. Du coup, j’ai le sentiment que ce ne peut être qu’un divertissement en cas d’absence d’autres divertissements. Or, il y a beaucoup de livres à lire ! Je verrai comment les choses se présenteront.


J’ai constaté, grâce à cette lecture, que le labeur d’un auteur n’est pas que de concevoir et d’écrire une belle histoire. L’histoire peut même ne pas être belle tant il arrive que la noirceur du monde et de l’humanité l’entache. Mais je m’égare… J’ai surtout réalisé qu’il y a un travail énorme de recherche, de reconstitutions, de plans à consulter ou dessiner, etc, en fonction de ce que l’on veut écrire. Je me demande si ce n’est pas plus simple d’inventer tout un univers ^^, bien que ces tâches soient également nécessaires. En tout cas, il se peut que ce soit plus amusant.

J’ai aussi remarqué que je ne fais pas vraiment la différence entre la nationalité des auteurs. La plupart du temps, je ne sais rien d’eux, sinon leur nom, et il est fort probable qu’il ne me dise pas grand-chose. Mais je finis par découvrir d’où ils viennent en fonction de la localisation de leurs histoires. Pourquoi écrire une intrigue qui se déroule dans les villes du pays où l’on vit ? Est-ce uniquement parce que ce sont des endroits que nous connaissons mieux ? Paris au XIXème… Cela m’étonnerait. Alors ? Bizarre, bizarre.