Gen-X de Diatomée
Dans le cadre du défi d’écriture pour lequel j’avais produit Premier contact, Diatomée a écrit la nouvelle Gen-X.
Résumé

Le professeur Fricounet propose à ses élèves de Seconde un projet inter-générationnel pour lequel ils devront rencontrer des personnes âgées. Silène et Emma forment un groupe avec Mathis et Raphaël pour aller rendre visite à Irina Iemelianov, 89 ans, vivant 4 rue du Pieu-Mosolé à Baréton-les-eaux. Pour aller dans ce charmant bourg à 20 minutes en voiture, les élèves seront accompagnés par le professeur lui-même.
Silène, Mathis, Emma et Raphaël découvrent, lors de leur première sortie, qu’ils voyageront à bord du van aménagé de Fricounet, qui, bien qu’atypique et nerveux, leur paraît de plus en plus sympathique.
En chemin, un orage violent les oblige à faire halte. Le véhicule est bloqué par un poteau tombé et l’eau monte dangereusement sur la route. C’est alors qu’une apparition aqueuse les surprend, se muant tout à coup en une vieille dame étrange qui s’avère être leur hotesse. Celle-ci, être de l’eau mythique, est venue à leur rencontre, craignant pour leur vie. Après leur avoir révélé son identité et s’être imprégnée de l’amour qui gravite autour de ces personnes si singulières, ils vont tous manger un bon petit plat, scellant ainsi leur nouvelle amitié.
Mon avis
Il s’agit là d’une nouvelle plaisante, émouvante et étonnante. Voici les nombreuses choses que j’ai appréciées durant ma lecture :
- la personnalité décalée, touchante et amusante du professeur Fricounet,
- la tendresse et la rêverie de Silène,
- la spontanéité et la sincérité de Raphaël,
- la bienveillance et la simplicité de Mathis,
- le rythme de l’histoire, avec les présentations bien faites, suivies de l’aventure et de cette irruption soudaine de fantastique au milieu d’un méli-mélo de sentiments,
- la subtilité des relations qui se créent,
- le décalage complet entre les mots bruts, sincères et impulsifs des enfants, avec le vocabulaire soutenu voire ancien (suranné ?) employé par Irina,
- le surnom que donne Emma à Silène, qui fait écho à ce qu’est Irina.
Il y a sans doute bien d’autres choses, comme des phrases particulières qui m’ont plu ou le déroulement très imagé de la scène de la tempête, ou encore l’ambiance particulière dans la salle de classe alors que l’on ressent bien la nervosité du professeur pour lequel on développe une grande empathie.
Il y a tout de même un petit bémol : c’est trop court ! Bien sûr, la fin nous laisse imaginer de belles choses, c’est agréable et réconfortant. Je ressens tout de même une certaine frustration à ne pas en voir plus sur l’amitié et l’amour qui se mêlent entre les enfants, mais aussi entre ce professeur si particulier (qui pourrait tellement facilement se faire dévorer par les élèves, le pauvre) et cette créature aimante et intrigante qu’est la roussalka. Et puis, d’où vient cet être de l’eau ? Pourquoi Irina n’est-elle pas une roussalka effrayante et vilaine, comme dans les histoires ? Que lui apporte l’amour ? Que peut-elle apporter aux humains ? Comment sa connexion à la nature peut-elle lier Fricounet et les enfants à de nouvelles choses ? Bref, tant de questions pour lesquelles je dois trouver les réponses moi-même alors que j’ai à peine mis un orteil dans cet univers aqueux fabuleux !
Encore une fois, on a là une excellente nouvelle de Diatomée qui me fait rêver et sacrément réfléchir avec ses tournures particulières, ses images proches du mystique et cet étalage de sentiments si éphémères - à cause la durée de l’histoire – qu’il est parfois difficile de s’en saisir ou de s’en dessaisir…